L’Afrique, ce grand continent, l’un des plus riches au monde de par la diversité de ses ressources naturelles, ne profite pas à ses populations. Des dirigeants de pays africains les plus pourvus en ressources naturelles s’attellent à spolier et siphonner les richesses sans sourciller. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) établit le lien entre les sociétés offshore créées dans les îles Vierges et autres paradis fiscaux et la corruption dans le secteur minier et énergétique dans 44 des 54 pays d’Afrique. Pas moins de 37 sociétés-écrans identifiées sont concernées par des actions judiciaires ou enquêtes gouvernementales sur des accusations de dilapidation des richesses naturelles africaines. Evasion fiscale, corruption et destruction de l’environnement, tout est prétexte, dans ces pays, pour créer des sociétés offshore par l’intermédiaire du cabinet d’avocats domicilié au Panama, Mossack Fonseca. Pétrole, gaz, diamant, or, etc., l’Afrique est ouverte à la spoliation et à la prédation moyennant des commissions versées à des dirigeants et à leurs proches. «Des compagnies peuvent avoir accès facilement à des projets d’extraction minière très lucratifs grâce à la connexion de leurs propriétaires avec le monde politique, ou parce que leurs propriétaires sont prêts à se livrer à des transactions douteuses visant à générer des profits rapides pour quelques-uns au lieu de profiter à la société au sens large», a confié au ICIJ Fredrik Reinfeldt, président de l’Initiative pour la transparence des industries extractives. Le même responsable souligne que les sociétés-écrans et fictives facilitent le blanchiment d’argent et la corruption, car elles permettent aux malfaiteurs de se cacher derrière une chaîne de sociétés souvent enregistrées dans plusieurs juridictions. Les fichiers internes de Mossack Fonseca révèlent que pas moins de 1400 entreprises sont liées à l’exploitation des mines, des minéraux, du pétrole et du gaz. «Une majorité de ces entreprises est contrôlée par des politiciens, des membres de leurs familles et des associés d’affaires», précise le document de l’ICIJ, en notant que ce que la terre a mis des millions, voire des milliards d’années à former, est négocié sur le marché de la corruption par des sociétés-écrans qui n’existent que depuis quelques mois. L’ICIJ révèle que 27 filiales enregistrées par Mossack Fonseca appartiennent au plus grand producteur d’or au monde, qui n’est autre que le géant minier AngloGold Ashanti. Les Panama Papers soulignent en outre que le Nigeria, grand pays pétrolier, arrive en tête des pays africains où des milliards de dollars sont siphonnés chaque année. Les Panama Papers montrent que parmi les anciens clients du cabinet panaméen figurent trois ministres du Pétrole, ainsi que des cadres supérieurs de la compagnie pétrolière nigériane et deux anciens gouverneurs d’Etat reconnus coupables de blanchiment d’argent. Les fonds détournés ont été utilisés, entre autres, pour l’achat d’une maison à Rockville (Maryland) et quatre autres demeures à Londres. Des propriétaires de mines de diamant en Sierra Leone et des compagnies de safari au Kenya et au Zimbabwe comptent aussi des sociétés offshore. La caste des dirigeants spoliateurs s’offre aussi des yachts, de luxueuses demeures à Manhattan et Beverly Hills.
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