mercredi 13 juillet 2016

Menace d’explosion au niveau du haut fourneau d’El Hadjar

Selon des techniciens sur place, plusieurs fissures sont apparues au niveau de la cloche menaçant sa mise en marche avec un risque élevé d’explosion. Très attendu depuis plusieurs mois, le redémarrage du haut fourneau (HF), actuellement en plein chantier de rénovation, prendra encore plusieurs mois. Selon des techniciens sur place, plusieurs fissures sont apparues au niveau de la cloche, menaçant sa mise en marche avec un risque élevé d’explosion. Même l’entreprise belge, chapeautant l’opération, a décliné sa responsabilité quant à la prise en charge de cet imprévu qu’elle impute judicieusement à l’entreprise italienne Ferretti, dont le contrat a été rompu. «Ayant remplacé l’entreprise italienne Ferretti, la société belge en charge de la rénovation du haut fourneau a décliné toute responsabilité quant à l’apparition de multiples fissures sur la cloche du HF. Elle refuse de le faire redémarrer appréhendant une menace d’explosion. Nous sommes actuellement en discussion avec elle pour prendre en charge la réparation de ces fissures. Bien que cela générera encore près de deux mois de retard et une enveloppe financière supplémentaire, le risque d’explosion demeure toujours présent», ont averti plusieurs techniciens sidérurgistes. Qui est responsable de cette situation qui a transformé le complexe sidérurgique en un gouffre financier ? «L’incompétence des différents décideurs qui se sont succédé à la tête du groupe Imetal et par ricochet le ministre de l’Industrie qui les a choisis», dénoncent à l’unanimité les travailleurs. Force est de relever que depuis sa création, le groupe Imetal a toujours été géré par des cadres dont la compétence relève du bâtiment. A commencer par Boudjema Talaï, avant qu’il n’accède au poste de ministre des Transports et celui des Travaux publics. Sa promotion a permis à Kamel Djoudi de le remplacer. Parti dans des conditions catastrophiques, ce dernier sera remplacé par Ahmed Yazid Touat qui est actuellement donné partant avant même de visiter le complexe d’El Hadjar. Paradoxalement, ces trois PDG du groupe Imetal sont issus de Batimetal avec une méconnaissance flagrante du monde de la sidérurgie. «C’est le ‘‘principe de Peter’’ qui est adopté dans notre secteur où, dans une hiérarchie, tout responsable a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence», tonnent les mêmes cadres. Pour preuve, étayent-ils, depuis le 7 octobre 2015, l’usine n’a réalisé aucune production, encore moins commercialisé un quelconque produit. Annoncée en grande pompe, la récupération des actifs d’ArcelorMittal en Algérie, transférés au groupe public Imetal, s’est avérée un échec cuisant bien qu’un plan d’investissement de près d’un milliard de dollars ait accompagné cette décision. Dix mois après, les installations sont à l’arrêt et les sidérurgistes sont pratiquement au chômage technique. Les engagements se sont limités à un effet d’annonce. Pis, le complexe d’El Hadjar est toujours dénommé ArcelorMittal Algérie (AMA) et son registre du commerce est au nom de AMA. Ce qui implique logiquement qu’il détient toujours les 49% des actifs et que Mukund Kulkarni est le directeur général de l’usine. Jusqu’à hier, le complexe n’a rien produit et, pis encore, la direction générale arrive difficilement à assurer la masse salariale des travailleurs, estimée à 500 millions de dinars. «En septembre prochain, les sidérurgistes n’auront plus leurs salaires et le complexe sera inévitablement en cessation de paiement. Et puisque les 355 millions de dollars déboursés par la BEA au titre de l’exploitation sont déjà consommés sans pour autant produire une seule barre de rond à béton, l’Etat a déboursé encore une fois 6 milliards de dinars qui viennent d’être aussi consommés», dénoncent des cadres de l’entreprise. Ces derniers interpellent le Premier ministre pour diligenter une expertise légale qui sera assurée par l’Inspection générale des finances (IGF) : «Elle portera sur l’utilisation des fonds publics à ArcelorMittal Algérie, ainsi que sur l’efficience et la légalité de la restructuration du secteur de l’industrie.» Le ministre de l’Industrie n’ignore certainement pas qu’il y a des cadres spécialisés dans la sidérurgie au sein du groupe Imetal pour désigner l’un d’eux pour prendre les rênes du secteur. ArceloMittal n’est pas le seul problème dans ce groupe. C’est tout le secteur qui en souffre, dont les projet Bellara et Gara Djebilet qui pataugent toujours.

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