mercredi 13 juillet 2016

Selon une étude scientifique : Le réchauffement climatique bouleverse aussi les nuages

Les nuages, régulateurs thermiques de la planète, ont changé sous l’effet du réchauffement climatique, et en retour ils pourraient contribuer à empirer, selon une étude parue dans la revue Nature. Depuis les années 1980, la nébulosité s’est réduite dans les zones tempérées de moyenne latitude, avec une expansion des zones sèches subtropicales en direction des pôles, révèle l’analyse de quelque 20 ans d’images satellite. Et partout, les nuages se sont élevés en altitude. «Ces changements renforcent l’absorption par la Terre de la radiation solaire et réduisent le retour des radiations thermiques vers l’espace», explique-t-on à la Scripps Institution of Oceanography, de l’université de Californie à San Diego, qui a pris part à l’étude. «Le tout exacerbe le réchauffement mondial, en augmentant les concentrations de gaz à effet de serre (GES).» Les nuages régulent la température terrestre en renvoyant vers l’espace une partie des radiations solaires avant que celles-ci puissent toucher le sol. La nuit, ils agissent comme une couverture permettant de limiter les pertes de chaleur. Leurs liens avec le changement climatique constituent «l’une des principales zones d’incertitude pour les scientifiques qui travaillent sur le climat et tentent d’anticiper son évolution future», rappellent les chercheurs. Les satellites, conçus à l’origine pour prévoir la météo, ne sont pas suffisamment stables pour suivre l’évolution des nuages sur des décennies. Mais l’équipe a pu corriger les données, en agissant sur l’orbite des satellites, la calibration des instruments ou la dégradation des capteurs. Les résultats ont ainsi montré des changements nets dans la répartition des nuages, que les auteurs ont ensuite mis en parallèle à l’historique des concentrations de GES dans l’atmosphère. «Le comportement des nuages est alors apparu en cohérence avec l’augmentation, générée par l’homme, des concentrations de GES», poursuit l’institut de recherche dans son communiqué. Tandis qu’aucune corrélation n’apparaissait avec d’autres facteurs éventuels comme les niveaux d’ozone, les aérosols d’origine humaine ou des changements naturels de radiations solaires.

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