mardi 4 juillet 2017

Fin de contrat le 31 janvier 2018 pour TLScontact

Les autorités françaises ont décidé d’avancer la fin du contrat de prestations de service qui lie les trois consulats généraux de France en Algérie avec le prestataire TLScontact pour le recueil des dossiers de demandes de visa. Cette décision est intervenue le 28 juin 2017. Le contrat prévoit des clauses quant à la résiliation, et cet opérateur demeure compétent jusqu’au 31 janvier 2018. Telles sont les informations mises en ligne hier sur le site web de l’ambassade de France à Alger. Selon la même source, «un nouvel appel d’offres sera lancé par les autorités compétentes». L’objectif est de «mieux prendre en compte les nouveaux paramètres de la demande algérienne de visas et d’améliorer encore les conditions d’accueil des demandeurs de visas en Algérie, en assurant notamment un contrôle plus efficace des calendriers de rendez-vous et une maîtrise des délais d’attente». L’ambassade précise en outre que «des mesures seront prises pour organiser la transition pour les demandes de rendez-vous au-delà du 31 janvier 2018, et garantir le service de qualité attendu des demandeurs algériens de visas pour la France. Des informations complémentaires sur les modalités envisagées seront communiquées dans les meilleurs délais». La même source ne précise pas néanmoins les raisons de cette résiliation. Certaines personnes parlent de corruption, négligence et incompétence au niveau des opérations. Mais d’autres imputent cela aux plaintes incessantes des usagers et à l’impossibilité de décrocher un rendez-vous dans des délais raisonnables : la procédure reste bloquée au moment de sélectionner une date et un créneau horaire. «Des employés de TLScontact sont soupçonnés d’avoir alimenté un réseau qui proposait aux demandeurs de visa d’avancer la date de leur rendez-vous moyennant une rétribution financière. L’ambassade de France à Alger soupçonnait l’existence d’un important réseau de corruption», croit savoir TSA. Mais jusque-là, l’ambassade de France n’a souhaité ni confirmer ni infirmer ces rumeurs. Cette situation a engendré un phénomène inquiétant : des agences de voyages proposent sur Ouedkniss des rendez-vous express avec confirmation contre 25 000 ou 50 000 DA. Intervenant sur la chaîne Ennahar TV (le 1er juillet), Bachir Djeribi, président du Syndicat national des agences de voyages d'Algérie, a exhorté les Algériens «à éviter ces supports, car les agences respectables ne font pas ce genre de pratiques parce que ce n’est pas dans leurs prérogatives ni dans leurs missions, sauf s'il y a un programme complet (transport et visa). Elles n’ont aucune possibilité de régler ce problème et le but est d’escroquer les citoyens». La collaboration avec TLS à Alger a commencé en 2008 sur la base de 120 000 demandes de visa par an. En 2014, TLS a changé de locaux, car les anciens ne correspondaient plus à la demande : ils étaient devenus trop exigus. Cette externalisation vise à accueillir toujours plus de demandeurs dans les meilleures conditions. Conformément aux souhaits des gouvernements français et algérien, les consulats ont rendu moins complexes les procédures d’obtention de visa. Une politique qui s’est traduit concrètement par une hausse du nombre de «visas de circulation». Ces visas très appréciés, qui permettent aux Algériens de se rendre autant de fois qu’ils le souhaitent dans l’espace Schengen, sont de plus en plus souvent délivrés pour plusieurs années. Nombre de professions, notamment celles de médecin, d’avocat, d’entrepreneur ou de journaliste, ont bénéficié de ce type de visas. Pour le gouvernement français, la politique de délivrance des visas est plus qu’une simple opération technique de routine. C’est un dossier capital dans les relations entre les deux pays. La France veut faire admettre qu’à travers les visas, elle vise à améliorer les échanges humains, voire à aller vers un véritable partenariat d’exception. Des efforts importants ont été consentis pour la délivrance de visas au cours de ces dernières années. Au total, en 2016, les trois consulats généraux d’Alger, Oran et Annaba ont instruit près de 600 000 dossiers de visas et en ont délivré près de 410 000 aux demandeurs algériens. Les chiffres des visas délivrés s’élevaient à 210 000 en 2012 et 330 000 en 2014, soit un quasi-doublement en l’espace de 4 ans.

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