mercredi 5 juillet 2017

Les normes biologiques bientôt fixées

Des prélèvements ont été effectués sur 7000 individus dans 39 wilayas dans le cadre de l’enquête nationale  de biosurveillance de l’exposition de la population algérienne aux polluants initiée par le Centre national de toxicologie (CNT). Les normes biologiques de référence contribuant au diagnostic médical issues d’examens biologiques seront désormais, pour la première fois, fixées pour la population algérienne. Des données que les professionnels auront à utiliser à l’avenir grâce aux prélèvements effectués sur 7000 individus dont 70 000 tests biologiques dans 39 wilayas dans le cadre de l’enquête nationale de bio-surveillance de l’exposition de la population algérienne aux polluants initiée par le Centre national de toxicologie (CNT) le 7 avril dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé. Cette enquête, unique en Afrique, ayant pour objectif d’identifier les populations à risque et estimer l’exposition aux contaminants afin d’élaborer des stratégies de lutte et de prévention ciblées pour ces populations, se veut une première étude de référence qui servira à l’avenir comme banque de données qui permettra de prévenir certaines maladies telles que les cancers. «Ainsi, cette étude nous permettra pour la première fois d’identifier les paramètres biologiques de l’Algérien. Nous avons de tout temps travaillé sur la base de valeurs et de références internationales, et là enfin nous aurons nos propres paramètres. Il faut rappeler que ces paramètres dépendent de plusieurs facteurs, dont la génétique, l’environnement, les habitudes alimentaires», a précisé, hier, le Pr Alamir, directrice du CNT, en marge de la cérémonie de remise d’attestations de participation aux superviseurs de différentes wilayas qui se sont mobilisés pour la réalisation de cette enquête. Les différents intervenants des 39 wilayas ont été chaleureusement remerciés pour la qualité du travail effectué sur le terrain, sachant qu’au préalable «nous avons eu des appréhensions quant à la réalisation de ces prélèvements, notamment les urines et les cheveux, mais tout s’est bien passé. Nous avons constaté une forte coopération des familles, et c’est ce qui a permis la réussite de cette première étape qui est celle de prélever et d’acheminer les échantillons qui sont près de 42 000. Pour chaque individu, on a six échantillons, dont quatre prélèvements de sang, un urinaire et un prélèvement de cheveux, sans oublier les échantillons de l’eau consommée par ces ménages. Nous tenons à remercier ces familles», a noté le Pr Alamir qui s’est félicitée du bon déroulement de l’opération grâce à l’organisation mise en place en amont. Elle a expliqué que sur les 70 000 individus prélevés, dix tests sont effectués par personne. «Il s’agit d’un travail colossal et chaque prélèvement est accompagné d’une documentation bien établie avec un questionnaire portant 57 questions», a-t-elle indiqué en précisant que les résultats biologiques ont tous été effectués et remis dans les wilayas. Pour ce qui est des analyses des eaux (1250 échantillons), le Pr Alamir signale que les premiers examens ont été entamés pour le mercure et cela se poursuivra pour tous les autres métaux (arsenic, chrome, nitrate, fluor, etc.). «C’est le cas aussi pour les analyses toxicologiques, où l’on recherchera les pesticides, les perturbateurs endocriniens, enfin tous les polluants organiques persistants et les métaux cancérigènes. L’analyse des métaux dans l’eau et dans les urines sera normalement finalisée d’ici la fin de l’été», a-t-elle ajouté et de remercier vivement les 400 personnes qui se sont mobilisées H24 pour acheminer tous les prélèvements au Centre de national de toxicologie au niveau de l’Institut Pasteur, à Alger. Elle rappelle que les métaux et métalloïdes sont présents dans l’environnement naturellement et, du fait de leurs nombreux usages, ils peuvent alors, de manière variable selon la voie d’exposition et la forme chimique, pénétrer dans l’organisme et souvent ils s’y accumulent. «L’exposition permanente et à petites doses à des métaux lourds tels que l’aluminium, le cadmium, le mercure ou le plomb est de plus en plus reconnue comme l’un des cofacteurs de certaines maladies neurologiques, cardiovasculaires et auto-immunes», a-t-elle indiqué.                         

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire