Lors du colloque consacré à la «Doctrine militaire de la Révolution de Novembre 1954» et organisé par le ministère de la Défense nationale, hier à Alger, le chef de l’état-major de l’Anp et vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a axé son long discours (publié sur le site du ministère de la Défense nationale) sur les valeurs qui ont nourri l’Armée de libération nationale, «fondées, dit-il, sur le rejet de l’abjecte oppression colonialiste et la destruction des piliers de répression sur lesquels elle est bâtie». Ahmed Gaïd Salah a préféré rester dans le passé, en consacrant son allocution exclusivement à la Guerre de Libération et les principes qu’elle a portés et défendus. Face à un parterre de militaires, d’anciens moudjahidine, cadres de l’Etat, et universitaires, le chef de l’état-major explique : «La doctrine militaire, dans son ensemble, est le résultat d’une profondeur intellectuelle, culturelle et civilisationnelle, qui se perpétue de génération en génération, puisant ses principes du legs historique de la lutte de la nation, de son combat sans merci contre le colonialisme et des valeurs suprêmes et les législations de l’Etat, qui est revue et actualisée à chaque fois que nécessaire, pour s’adapter aux variations des données géopolitiques. Elle constitue de ce fait les fondements de la politique de la défense nationale et une assise essentielle dans l’élaboration de la stratégie militaire. Alors que la doctrine révolutionnaire, c’est le mode opératoire qui, en premier lieu, sait comment mobiliser les citoyens ; une mobilisation basée sur la conviction de la légitimité de la cause et sur l’impératif de remporter la bataille contre l’ennemi, et comment faire de la matrice populaire une forteresse pour la Révolution et les révolutionnaires, voire une réserve intarissable d’où puiser tout ce qui pourrait assurer la poursuite du chemin long et ardu du djihad. Deuxièmement, il sait comment inventer les modes de combat qui s’accommodent avec le bon emploi, la bonne utilisation, voire la bonne exploitation des potentiels humains mobilisés et les capacités matérielles et d’armement disponibles, au service de l’effort général de la Révolution. Troisièmement, il sait comment adapter les modes de combat suivant la nature du terrain et selon la nature et la qualité des moyens humains, matériels et armement de l’ennemi. Quatrièmement, il sait comment faire face aux méthodes de propagande et de guerre psychologique de l’ennemi et comment avorter et dévoiler les mensonges de ces campagnes d’information virulentes et continues, pour les transformer en soutien au combat moral au profit de la Révolution.» Pour Gaïd Salah, les fondements de la Révolution ont été établis sur une plateforme fondée sur le rejet de l’abjecte oppression colonialiste et la destruction des piliers de répression sur lesquels elle est bâtie. Le discours a été suivi par une série d’interventions de hauts gradés de l’armée, d’universitaires et d’anciens combattants de la Révolution axées essentiellement sur la doctrine de la Révolution algérienne. A signaler que ce colloque s’est tenu en absence de la majorité de la presse écrite privée. Seuls les représentants des médias publics et quelques chaînes de télévision privées triées étaient présents.
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