La 8e édition de la Conférence nord-africaine dédiée au gaz et pétrole (Napec 2018), qui s’est ouverte hier à Oran, a été l’occasion pour les responsables du secteur énergétique de mettre en relief, encore une fois, les potentialités de l’Algérie en matière d’hydrocarbures non conventionnels, tout en traçant des perspectives d’exploitation dans les dix ans à venir. Le ministre de l’Energie, Mustapaha Guitouni, et le président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) ont tous deux avancé des arguments – certes empreints de prudence quant aux échéances précises de l’exploitation du gaz et de pétrole de schiste – mais sans pour autant remettre en question l’option controversée de recours aux hydrocarbures non conventionnels. Dans cette optique, le président du comité de direction d’Alnaft, Arezki Hocini, a mis notamment l’accent sur les estimations internationales du potentiel de schiste algérien, révélant des volumes en réserves prouvées et techniquement récupérables, avoisinant les 30 000 milliards de mètres cubes pour le gaz et près de 10 milliards de barils de pétrole, ce qui classe le pays au troisième rang mondial en matière de réserves potentielles, insiste Arezki Hocini. S’appuyant sur ces estimations, le patron d’Alnaft souligne qu’«un tel potentiel ne peut que nous encourager à élargir les activités de recherche et d’exploitation des hydrocarbures au domaine des ressources non conventionnelles, en vue de cartographier leurs concentrations et les évaluer». «Nous avançons à pas mesurés» Le ministre de l’Energie insiste également sur le troisième rang qu’occupe l’Algérie en termes de réserves de pétrole et gaz non conventionnels. S’agissant de l’exploitation de ces réserves, M. Guitouni adopte par contre un discours plutôt prudent, mais loin de renier l’option prise pour le non-conventionnel qui sera certainement un des pans de la stratégie énergétique de Sonatrach, en refonte actuellement. A quelle échéance ? Le ministre préfère rester évasif sur la question, estimant que ce ne sera «pas avant une dizaine d’années», soulignant que le gouvernement avance «à pas mesurés». Il ajoute, qu’actuellement, c’est le mode d’exploitation qui est en train d’être finalisé, au vu des expériences internationales, «avant le processus de production». M. Guitouni insiste, en outre, sur le fait que l’exploitation future se fera en prenant en considération «l’économie de l’eau et dans le respect rigoureux des règles de l’environnement et de protection stricte des aquifères». Le ministre insiste, par ailleurs, sur le partenariat indispensable dans le domaine du conventionnel et non-conventionnel, face à un parterre de grands groupes énergétiques étrangers venus en nombre en Algérie pour assister au Napec 2018, qui ouvre une fenêtre sur les potentialités du secteur énergétique en Algérie et sur les réformes en cours pour adapter l’arsenal juridique et fiscal aux exigences des chamboulements que connaît le secteur pétrolier et gazier. La mouture de la loi sur les hydrocarbures finalisée en juillet Le ministre de l’Energie affirme que la nouvelle version de la loi sur les hydrocarbures sera prête, dans ses premiers contours, vers le mois de juillet prochain. A ce propos, il rappelle que la mouture en préparation vise l’introduction de nouvelles dispositions, sous forme de mesures d’encouragement en faveur du partenariat et en vue d’assurer une meilleure attractivité. «Nous travaillons à rendre notre réglementation moins rigide, de façon à encourager l’exploitation de tous les gisements, y compris les plus petits.» M. Guitouni estime que les conditions d’investissement en cours d’amélioration permettront, notamment, l’assouplissement des mesures fiscales pour encourager la recherche et la production de gisements de taille modeste, ou présentant un risque géologique élevé. Les modifications en cours permettront aussi d’encourager, selon le ministre, les investissements dans les énergies nouvelles, les énergies renouvelables et les hydrocarbures non conventionnels. M. Guitouni promet, en outre, de mener une guerre contre la bureaucratie et éliminer les entraves légales et administratives à l’investissement. «Ces efforts doivent s’accompagner d’impératifs de transparence mais encore de la nécessité de donner de la visibilité à nos partenaires et de leurs assurer la sécurité de leurs investissements. Il est important pour nous de rassurer les investisseurs sur l’intérêt que nous portons à la transparence dans les passations de marché et sur le respect des règles et procédures qui assurent un traitement équitable pour tous les soumissionnaires», indique encore le ministre de l’Energie.
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