Le ministère de l’Education nationale possède-t-il un plan pour atténuer l’impact de la grève du Cnapeste annoncée à partir du 9 avril prochain ? C’est la préoccupation principale qu’ont décidé de soulever, hier, les associations de parents d’élèves lors de la réunion à laquelle ils étaient conviés par la ministre de l’Education. Cette rencontre, qui a été tenue en fin de journée et dont les recommandations devraient être rendues publiques aujourd’hui, était prévue initialement pour débattre des questions pédagogiques, «mais la relance de la grève du Cnapeste nous plonge dans l’angoisse d’un retard dans le programme difficile à rattraper. Cette grève nous obligera indirectement à faire le détour des questions pédagogiques et nous concentrer sur la grève», se désole Azeddine Zerrouk de l’Association nationale des parents d’élèves. Les représentants des parents d’élèves expriment donc leurs appréhensions quant à une nouvelle impasse qui guette le secteur, après celle générée par la grève du même syndicat, ayant perturbé la scolarité dans tout le pays et ayant chamboulé le programme dans trois wilayas «d’une manière assez préoccupante», souligne le membre du bureau national de l’association des parents d’élèves. «Nous appelons la tutelle à recourir à tous les moyens en sa disposition, quitte à faire des concessions, pour engager un dialogue fructueux avec ce syndicat qui menace de perturber encore la scolarité. Nous ne voyons pas d’autre solution, à part le dialogue, si nous ne voulons pas que tout le retard cumulé soit rattrapable uniquement avec le surmenage des enfants», soutient pour sa part le président de l’Association des parents d’élèves, avant qu’il n’entre en réunion avec la ministre. Cette association s’interroge d’ailleurs sur l’avancement dans le programme, notamment dans les wilayas touchées par le long débrayage du Cnapeste, sachant que cette action de protestation a duré du 27 novembre au 28 février. «Les parents s’interrogent sur l’ampleur du retard dans les cours, et nous invitons la commission des programmes à nous renseigner clairement sur ce retard, qui risque d’être plus important avec le prochain débrayage», s’inquiète M. Zerrouk, appelant le département de Benghabrit à «désamorcer» la crise, pour «préserver l’intérêt des élèves». Dans ce contexte, l’association a prévu, lors de la réunion, de faire le point sur les facteurs de discorde entre la tutelle et le Cnapeste. «Le ministère doit prendre ses responsabilité face à ce danger de rupture de scolarité. Si le dialogue peut être mené avec le syndicat en vue d’un dénouement, que le ministère le fasse, sinon il doit tout faire pour mettre un terme au conflit et éviter que les élèves ne soient à nouveau pris en otages», ajoute M. Zerrouk. Le plan de rattrapage des heures «perdues» en raison de la grève du Cnapeste est «utopique», selon la même association qui considère qu’il est important d’évaluer le réel retard par les inspecteurs. «Déjà que le retard de la première grève est difficilement rattrapable avec l’exploitation au maximum des capacités pédagogiques et de celles des élèves, deux jours par semaine de grève seront une catastrophe», estiment les membres de l'association. Le Cnapeste lance un prévis de grève renouvelable de deux jours par semaine à partir du 9 avril prochain. Le syndicat, qui a gelé sa précédente grève le 28 février dernier, dénonce les ponctions sur salaire ainsi que «l’entêtement» du ministère avec sa décision unilatérale de changement du délai de fin des travaux de la commission chargée de fixer les quotas de postes de promotion en professeurs formateurs.
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