mardi 27 mars 2018

Les associations, nouveau mode opératoire des salafistes

Réunis avant-hier à la maison de la culture Ali Zamoum, en présence du directeur local des affaires religieuses et des wakfs, et ce, pour débattre de leurs conditions de travail, jugées déplorables, des imams ont appelé les autorités à «agir» contre l’avancée du courant salafiste dans la région. Citant des localités où des mosquées sont désormais à la merci des religieux véhiculant des idées du wahhabisme, des imams, avec qui nous nous sommes entretenus, ont déploré le fait qu’aucune mesure n’a été prise par l’administration afin de mettre un terme et éradiquer «cette nébuleuse véhiculant des idées et un discours extrémistes». Dans la région de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, des mosquées réalisées et autres inachevées au niveau des localités éloignées du chef-lieu communal sont contrôlées et gérées par des «personnes à la pensée intégriste et salafiste», a-t-on déploré à la section syndicale des imams adhérant au Conseil national autonome des imams et fonctionnaires des affaires religieuses et des wakfs. Ils ont ouvertement accusé l’administration quant à «l’avancée du courant en question». Ahmed Makrouf, imam et membre de la section syndicale en question, est allé plus loin, accusant la direction des affaires religieuses et des wakfs de n’avoir pas pris au sérieux les multiples rapports et requêtes adressés par ses services quant au «danger salafiste» menaçant «les mosquées». En clair, ce sont les associations gérant ces mosquées qui imposent ainsi ces imams. «La plupart sont contrôlées par des associations activant dans une anarchie indescriptible. Nous avons recensé plusieurs dépassements émanant de ces associations, qui imposent aux imams de véhiculer les idées et la pensée wahhabite», a-t-il indiqué à El Watan, ajoutant que les services de sécurité ont aussi été alertés. «Ce sont surtout des associations activant au niveau des communes éloignées du chef-lieu de wilaya de Bouira, comme Saharidj, Ath Laâziz et Sour El Ghozlane», a par ailleurs précisé le syndicaliste en appelant le ministre des Affaires religieuses à agir en urgence. Le directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya, Brahim Touati, a nié en bloc les accusations portées contre lui par la section syndicale des imams, en soulignant que ses services ont enregistré un seul cas où l’imam prônait et propageait des discours wahhabites dans une mosquée située dans la commune de Sour El Ghozlane. Cependant, le représentant de Mohamed Aïssa a déploré le fait que plusieurs mosquées ont été ouvertes «d’une manière anarchique» à travers le territoire de la wilaya. «Nous avons recensé 23 mosquées ouvertes sans autorisation. Elles activent dans une anarchie totale. Nous avons saisi les autorités compétentes et les services de sécurité afin de procéder à la fermeture de ces sites qui pourraient servir de lieux pour véhiculer des idées et des pensées contraires à celles prônées par Le Coran», a-t-il assuré dans une conversation téléphonique avec El Watan, tout en précisant que la fermeture de ces lieux «incontrôlés» ne fait pas partie de ses prérogatives.  

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