Le boycott des épreuves du diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS), dont 67 spécialités, qui ont débuté le 18 mars et ce jusqu’au 12 avril prochain, se poursuit. Les résidents sont plus que jamais déterminés à aller au bout de leur mouvement de protestation jusqu’à la satisfaction totale de la plateforme de revendications. De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique assure qu’aucune autre session ne sera organisée, tout en considérant que les candidats absents à l’examen étaient en abandon de poste. Un vrai bras de fer qui oppose aujourd’hui les médecins spécialistes et les résidents à leurs deux tutelles respectives, à savoir le ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Face à ce statu quo unique dans les annales des mouvements de protestation dans tous les secteurs, et particulièrement la santé, la situation est non sans conséquences sur la formation des médecins spécialistes et surtout sur la prise en charge des citoyens qui ont du mal à avoir accès aux soins spécialisés, surtout dans les zones des Hauts-Plateaux et du Sud. «Nous vivons effectivement une situation exceptionnelle, mais on garde espoir pour le dénouement de ce conflit. On se dirige vers l’inconnu», déplore un candidat au DEMS et membre du Camra, tout en insistant sur la légitimité du mouvement de protestation. «Le Camra ne peut pas faire marche arrière, bien que cette situation de pourrissement affecte au plan pédagogique les médecins en fin de spécialité. On peut se retrouver du jour au lendemain poussés à la porte et au chômage. Une situation qu’on aurait pu éviter s’il y avait eu un vrai dialogue avec les deux tutelles pour trouver de vraies solutions aux problèmes posés», a-t-il ajouté tout en qualifiant l’organisation de cette dernière session de DEMS de «bricolage». «Ce qui a provoqué des dépenses et des déplacements inutiles.» L’arrêt de travail à travers toutes les structures de santé de 8h à 16h complique également la situation pour le déroulement des consultations, bien que l’urgence est assurée par les maîtres-assistants et les professeurs. Un problème qui risque de s’accentuer davantage dans les prochains mois, voire année, notamment dans les structures hospitalières isolées, si les 1500 à 2000 candidats au DEMS pour l’année 2017-2018 sont recalés suite au boycott. Le service civil sera en effet compromis, bien qu'il est déjà assuré par les anciennes promotions. Le maintien en poste ne peut durer que deux mois de plus, comme le stipule la loi, mais au-delà, la situation risque d’être plus dramatique. Ainsi, la poursuite du boycott décidée par le Camra ne semble pas pour autant inquiéter les deux tutelles qui affirment avoir répondu à toutes les revendications concernant le système de modulation du service civil, la réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil, l'attribution d'un logement, l'aménagement et l'équipement des plateaux techniques dans les wilayas d'affectation dans le cadre du service civil, le droit au regroupement familial pour les couples de médecins, outre l'autorisation d'exercer une activité complémentaire dans le secteur privé. Ce que les membres du Camra qualifient «de miettes qui ne règlent pas le problème de fond du service civil». Les résidents demeurent attachés à la grève jusqu'à satisfaction de toutes les revendications, a souligné le collectif.
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