(Côte d’Ivoire) De notre envoyé spécial à Abidjan Lancé en 2012, l’Africa Ceo Forum est une rencontre annuelle de chefs d’entreprise, d’investisseurs et de décideurs politiques africains et internationaux, qui est devenu au fil des éditions la grande conférence annuelle du secteur privé africain. C’est également une plateforme unique en son genre dédiée au secteur privé en Afrique, ainsi qu’à la stratégie d’entreprise dans le contexte africain. Abidjan, la capitale ivoirienne, a accueilli, hier, un peu plus de 1600 participants venus de 39 pays africains, ainsi que des dizaines de multinationales issues de 28 pays non africains, dont des dirigeants de grands groupes industriels et d’institutions bancaires renommées. Le forum se propose donc de débattre et d’échanger sur les questions qui affectent le développement économique de l’Afrique. Comme le rappelait opportunément Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire, en séance plénière, l’Afrique concentre à elle seule 60% des terres arables ainsi que d’abondantes ressources minières et énergétiques. De plus, selon un rapport des Nations unies, d’ici 2050, une personne sur 4 sera africaine et la main-d’œuvre africaine sera la plus importante du monde. Selon un autre rapport établi par McKinsey, il existerait un potentiel de 5600 milliards de dollars d’opportunités d’affaires en Afrique, contre 4000 milliards aujourd’hui même. En 2018, selon la Banque mondiale, 6 des 10 économies ayant la plus forte croissance à travers le monde seront à nouveau africaines. Toutefois, l’Afrique ne dispose que de 400 entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard de dollars et aucune d’elles n’est dans le classement «Fortune Global 500» des 500 plus grandes entreprises du monde. «Les perspectives économiques du continent africain s’améliorent. La croissance devrait progressivement s’accélérer à partir de maintenant, pour atteindre plus de 3,5% en 2020», souligne Philippe Le Houérou, expert en finance internationale, qui indique également que «la technologie et l’innovation sont parmi les moteurs les plus importants de la croissance économique». C’est dans cette perspective que l’édition 2018 de l’Africa Ceo Forum est placée sous le slogan : «L’heure des transformations». Il s’agit de relever les nouveaux défis : l’économie numérique, la robotisation, les énergies nouvelles, l’intégration régionale, la modernisation de la gouvernance et du management, l’intégration régionale, la modernisation du dialogue public-privé, la modernisation de l’entreprise et puis, enfin, l’amélioration du climat des affaires. Tout un programme. Le secteur privé doit être le moteur de la croissance dans le continent africain et l’Afrique doit être l’acteur principal de son développement, soulignent les experts. Ces mêmes experts plaident en faveur d’un continent émergent qui a besoin de projets structurants. Quelles politiques économiques mettre en place pour coller à la nouvelle dynamique économique mondiale ? Comment les ruptures technologiques changent-elles la donne en matière de création d’emplois ? De quels types de changements structurels en matière d’éducation, d’infrastructures et de gouvernance, l’Afrique a-t-elle besoin pour s’adapter à cette nouvelle ère ? Voilà les questions-clés qui attendent des réponses pertinentes de la part de ceux qui sont chargés de réfléchir aux nouveaux modèles de développement. Les vieux schémas de développement sont partout bousculés par l’intelligence artificielle, la robotisation et l’économie numérique. Il faut transformer les menaces des révolutions digitales en opportunités de transformation et de croissance. Le Forum va également débattre sur les meilleures façons de débloquer les projets d’énergie renouvelable, de la place des femmes dans les entreprises africaines, des mues digitales dans le secteur bancaire, de l’économie de la santé, de l’agrobusiness, de la sécurité alimentaire, des infrastructures et d’une foule de domaines économiques stratégiques. Le Forum est également une opportunité pour beaucoup de pays d’attirer les investisseurs privés présents en grand nombre. Ainsi, le Zimbabwe, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire organisent des sessions «Doing Business», qui sont des réunions entre décideurs publics et leaders du monde des affaires, autour des possibilités d’investissement. Cette année, tout comme l’année dernière à Genève, la présence algérienne relève beaucoup plus du symbolique avec une toute petite poignée d’entreprises algériennes, mais on aura tout de même noté la présence de Ali Haddad, le patron des patrons, qui, dans une déclaration faite à El Watan, a souligné qu’il y avait beaucoup de choses à faire en Afrique et des industriels algériens commencent à regarder sérieusement vers les pays africains qui offrent de belles opportunités d’exportation pour le produit national.
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