Entretien réalisé par Nadir Iddir Le ministère de la Santé a rendu publiques, lundi en fin de journée, des propositions qu’a faites le comité intersectoriel aux représentants des résidents. Elles portent sur votre principale revendication, qui est l'abrogation du service civil. Le document parle de la modulation de la durée de ce service et du zoning. Qu’en est-il ? Le document publié par le ministère de la Santé est destiné aux journalistes qui auraient dû se rendre compte que les propositions ne sont pas nouvelles. Ces propositions nous ont été soumises lors de notre dernière réunion avec les membres du comité intersectoriel, le 5 février. La tutelle rend public son document pour créer la polémique. C’est une manière de dire non à toutes nos revendications, non à l’abrogation du service, non aux demandes de réforme du statut… Le ministère a attendu un mois et 20 jours pour rendre public un document qui nous a été soumis et sur lequel le Camra s’est prononcé par un refus catégorique. Le texte a évoqué, par exemple, la modulation du service civil, mais il faut savoir que son contenu est prévu dans la loi n°84-10 relative au service civil, dont nous exigeons l’abrogation. Il nous est dit que 72% des résidents seront affectés dans les zones 1 et 2 et que les 28% restants le seront dans les hôpitaux des zones 3 et 4. Mais le ministère oublie de dire à l’opinion publique combien ces hôpitaux sont capables d’accueillir. Les propositions parlent aussi de la durée limitée qui est, là aussi, prévue dans la loi... Il faut dire une chose : la tutelle ne fait aucun effort. Elle s’est contentée de reprendre le contenu de la loi. Le Camra vient d’adresser une lettre au ministère de la Santé où il rappelle sa plateforme de revendications. La révision du statut des résidents est classée en premier, alors que l’abrogation de la loi sur le service civil vient en quatrième position. Peut-on comprendre du classement que le collectif a changé la priorité de ses demandes ? Il faut préciser d’abord que le ministère a pris la décision de rendre publiques ses propositions juste après l’envoi, hier en fin d’après-midi (lundi), de notre lettre. Nous réitérons dans notre courrier les mêmes revendications. Il n’y a pas d’ordre de priorité. Sur le service civil, le ministère ne fait aucune proposition sérieuse aux résidents. Il n’a même pas fait l’effort d’annoncer l’abrogation de la loi relative au service civil, en en modifiant la durée ou en proposant une période transitoire. Cette loi, dont nous continuerons d’exiger l’abrogation totale, date de 1984. Et depuis cette date, le nombre d’habitants de notre pays et celui des résidents ont complètement changé. Mais le ministère s’entête, contre toute logique, à maintenir ce texte. Le Camra maintient le boycott de la deuxième session du diplôme des études médicales spécialisées (DEMS)… En effet, le boycott est effectif. Aujourd’hui (hier), on en est au sixième jour de la nouvelle session. Les résidents ont boycotté les examens de deux spécialités : chimiothérapie et physiologie cardiorespiratoire. Il y a une forte adhésion à notre appel de boycott de la session du DEMS.
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