mercredi 29 juillet 2015

La reculade du gouvernement

Concernant les produits subventionnés, le ministre des Finances fait appel au bon sens des Algériens, leur demandant d’«arrêter de gaspiller tous ces produits et ressources qui sont soutenus par l’Etat», dont le carburant.
Le gouvernement semble encore hésitant face à l’idée d’introduire une quelconque réforme au système des subventions généralisées. La crainte d’une réaction épidermique sur le front social suffit d’ailleurs à elle seule à justifier une telle frilosité. Les membres du gouvernement s’attellent d’ailleurs, à chacune de leurs sorties, à faire valoir l’argument de la prise en charge des priorités sociales. C’est d’ailleurs la même ligne de conduite qu’adopte le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lequel semble compter sur le sens de la mesure et de la raison de nos concitoyens.

Dans un entretien accordé hier à l’APS, le ministre des Finances rassure : «La politique sociale de l’Algérie est, pour le moment, maintenue grâce à l’anticipatipation du gouvernement.» L’abandon des subventions n’est «pour le moment pas à l’ordre du jour». Mieux encore, il estime que dans la situation actuelle, l’Algérie a «les moyens de faire face au choc». M. Benkhalfa a indiqué qu’«en dépit de la dégringolade des cours du brut, l’Algérie dispose encore d’une marge de manœuvre pour faire face à cette situation et elle n’est pas au stade d’adopter une politique d’austérité ou d’arrêter les subventions».

Et d’ajouter : «Nous allons continuer à dépenser, mais nous devons veiller à gaspiller moins.» Comprenons pour autant que bien que le gaspillage soit une donne prise en compte par le gouvernement, celui-ci s’attellera à le limiter. Oui, mais par quel moyen ? A ce propos, le ministre des Finances se montre très prudent et fait appel au bon sens des Algériens, estimant que «nous devons arrêter de gaspiller tous ces produits et ressources qui sont soutenus par l’Etat : sucre, huile, farine, électricité et carburant».

Carte carburant : maintenue ou abandonnée ?

Pour le ministre, «si tous les Algériens s’inscrivent dans cette logique, l’Etat va économiser des ressources importantes dans son budget qui est déjà alourdi par les transferts sociaux». Des propos qui illustrent la frilosité du gouvernement à trancher lorsqu’il s’agit de questions aussi sensibles que les subventions.

Il faut d’ailleurs noter que la disposition visant l’instauration d’une carte à puce carburant dès janvier 2016 fait l’objet de doutes depuis la publication, lundi, de la LFC 2015. Celle-ci semble être passée à la trappe, car n’apparaissant sur aucun des articles de la loi. Pourtant, la disposition figurait bel et bien dans la note de présentation de la LFC 2015. Le projet de carte carburant, pourtant confié à l’entreprise HB technologies, aurait-il été abandonné ?

La perspective d’une gestion hasardeuse d’un système à la logistique complexe et la possible résurgence de passe-droits auraient-elles eu raison du projet ? Rien n’est moins sûr, ceci d’autant que le PDG de HB technologies a tenté, dans un élan d’anticipation, de vanter, via les médias, les mérites d’un système s’appuyant sur le principe des cartes de rechargement et qui mettrait fin aux travers et au trafic des bons d’essence.

 

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