Reconsidérer l’enseignement en langue arabe classique ne touche pas forcément à la religion, comme le prétendent certaines parties. A une certaine époque, le colonisateur français a délibérément ignoré l’arabe et diminué de sa valeur pour toucher à la religion et à l’identité nationale.
Si je prends cet argument aujourd’hui, j’accuserais les initiateurs de la proposition de vouloir travailler avec la France, ce qui n’est pas vrai. Mais ce qu’il faut aussi savoir, l’arabe n’est pas forcément lié à la religion. Il y a des musulmans non arabes et il y a des milliers de personnes dans le monde entier qui se convertissent à l’islam sans être arabes. Cette polémique, je l’aborderai sous l’angle de l’apprentissage et des capacités d’assimilation de l’enfant.
Or, l’enfant peut et doit apprendre plusieurs langues à la fois. Dans les foyers, c’est vrai que chacun a sa langue maternelle, mais à l’école je pense qu’il faudrait maintenir un certain niveau d’apprentissage de l’arabe classique. Il doit être à la hauteur qu’il ne faut jamais bouger. Il faut apprendre la langue tout en se concentrant sur la nécessité d’acquérir un instinct linguistique, c’est-à-dire sans se remplir la tête avec les cours de conjugaison ou autres règles.
Si on touche à cette langue à ce moment même de l’apprentissage, cela peut ne pas produire un bon effet. En terme de comparaison, le seul pays arabe où l’arabe classique est présent dès le premier jour de l’école jusqu’au doctorat est la Syrie. On s’est rendu compte que les Syriens, désirant suivre certaines spécialités à l’étranger, selon des études faites jusque-là, maîtrisaient l’anglais mieux que ceux qui viennent de pays où on suit des études avec une langue autre que l’arabe.
Un élève suivant des cours en arabe dialectal, puis en arabe classique dans la même institution peut ne pas produire un bon résultat. L’arabe, qui est une langue d’apprentissage ayant fait ses preuves à travers les siècles, est toujours bon aujourd’hui. Pourquoi la diminuer et ne pas l’apprendre à l’élève. L’enfant n’est nullement gêné d’apprendre une nouvelle langue dès sa première année scolaire. Si on se fie aux études psychologiques et éducatives. Autrement dit, l’argument de ne pas choquer l’enfant dès le jeune âge avec l’arabe classique ne tient plus la route.
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