La stratégie de communication des vrais Etats - et, on l’aime ou on ne l’aime pas, la France est un vrai Etat - fait intervenir les personnalités au pouvoir, ès qualité ou pas, et aussi celles de l’opposition ou tout autre homme public dont la voix porte, pour faire avancer leurs thèses dans la gestion des crises internationales.
Dans ces vrais Etats, tous les acteurs avancent dans le même sens en fonction de l’intérêt national et ont l’art d’utiliser la méthode que je peux appeler : deux pas en avant, un pas en arrière avec pour résultat, à chaque étape, un pas en avant. Nous sommes tombés dans l’invective et avons exprimé notre colère sur la phrase ironique de Monsieur Sarkozy quand il a dit aux Tunisiens : «La Tunisie est frontalière avec l’Algérie (et) avec la Libye. Ce n’est pas nouveau...
Vous n’avez pas choisi votre emplacement.» Mais le message le plus important, le plus grave, et qui devrait nous interpeller au plus haut point, c’est cette brève interrogation quand il dit plus loin : «L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir, de son développement, de sa situation ? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée.»
C’est la confirmation de la démarche du Nouvel Ordre mondial et une première annonce de la phase finale pour la normalisation de l’Algérie dans le sens du rêve occidental du retour à la case départ, un retour qui ferait de notre grand pays une multitude de petits Etats périphériques semi-autonomes placés sous le haut patronage du ou des représentants du Nouvel Ordre mondial.
Il faut rendre hommage au niveau de la réponse à notre ministre des Affaires étrangères, mais cela ne suffit pas dans un non-Etat avéré et confirmé avec un régime présidentiel et un Président absent. Cela ne suffit pas parce que les enjeux sont énormes et l’avenir, hypothéqué, est incertain. A la stratégie du choc, la réponse est une thérapie de choc.
Mais il ne faut pas que cette thérapie nous vienne de l’extérieur, c’est-à-dire du Nouvel Ordre mondial (ou de ses sous-traitants) triomphant et prêt à faire main basse sur nos richesses comme un butin de guerre. Cette thérapie de choc doit émaner de l’énergie de notre peuple et de ses élites, de tous les acteurs nationaux qui doivent s’élever à la hauteur des enjeux de l’heure et des attentes de nos populations pour sauver l’Algérie de la convoitise et de la trahison.
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