lundi 28 décembre 2015

Arezki Basta : « Ait-Ahmed est un militant intellectuel qui n’a pas été compris »

Arezki Basta, 85 ans, l’enfant d’Azzefoun, est l’ancien chef des groupes armés de la Casbah d’Alger Centre  jusqu’à la veille  du déclenchement  de la lutte armée ,  aux côtés de Krim Belkacem, Amar Ouamrane et Hanafi Fernane, avant de  s’exiler clandestinement  vers l’Europe et rejoindre par la suite  l’Egypte, et regagner le pays, pour continuer  à  militer, en dépit de son emprisonnement  en Tunisie. "Le défunt moudjahed Hocine Ait-Ahmed était un intellectuel qui avaient ses qualités et ses petits  défauts comme tout être humain nous  dit-il, c’était un fervent défenseur de son pays, l’Algérie, et de l’unité de son peuple ajoute-t-il,  pour moi, Ait-Ahmed  est une grande personne  de notoriété mondiale qui plaçait l’intérêt de l’Algérie au-dessus de toutes les autres  considérations, c’est un patriote exemplaire, mais ce que je trouve regrettable,  toujours  selon mon opinion personnelle, le frère Hocine Ait-Ahmed  restera  un infatigable combattant très doué et intelligent, qui n’a jamais été compris par les tous les responsables algériens  qui se sont succédés à la tête de notre pays depuis 1962 », dit-il. Arezki Basta avait eu l’occasion de croiser le révolutionnaire Ait-Ahmed. Prié de nous citer quelques anecdotes, notre interlocuteur, auteur  du livre intitulé, « les tragiques vérités qui n’ont pas été dites  sur la Révolution algérienne », après  un court  moment de silence enchaine,  «  je me souviens de la date du 17 décembre 1954, je me suis rendu au siège du Comité de libération de l’Afrique du Nord au Caire, il y avait des marocains, des tunisiens et quelques compatriotes. Ce  fût ma  1ère rencontre avec Hocine Ait-Ahmed, un rendez-vous  avec le responsable algérien explique-t-il,  il connaissait mon frère Ali Basta qui était étudiant en médecine à Paris.   Mon contact avec lui était facile dès les  1ères minutes.  Pour détendre l’ambiance, Ait-Ahmed me dira que mon visage est une marque déposée, m’expliquant  qu’il avait rendez-vous  à 16h00 avec l’Ambassadeur de l’Arabie Saoudite. Il m’invite alors à l’accompagner. Dans le véhicule pendant le trajet, alors que la guerre venait de commencer en Algérie, il n’a pas cessé de me poser des questions pour s’informer sur la situation au bled. Arrivés  à l’Ambassade de l’Arabie Saoudite, Hocine Ait-Ahmed m’informe qu’il tient à ce que je sois à côté de lui chez l’Ambassadeur.  Il est allé s’assurer du soutien de l’Arabie Saoudite dans le combat contre le colonialisme français. J’ai trouvé Hocine Ait-Ahmed  talentueux et très cultivé durant toute la durée de l’entretien avec le diplomate saoudien. La mission de Ait-Ahmed  à l’Ambassade fût un succès.  Il a réussi  à représenter  dignement notre pays et convaincre son interlocuteur sur la justesse de la Révolution algérienne. Nous nous sommes quittés ensuite après cette rencontre avec l’Ambassadeur. Chacun de nous avait sa mission à accomplir pour le pays.  J’ai revu Ait-Ahmed  juste après l’Indépendance à Alger vers la fin de 1962  et ensuite en 1990 lors de son retour au pays, nous avons discuté quelques minutes »,  indique  Arezki Basta.  « Après toutes ces péripéties et les sacrifices consentis par les authentiques militants algériens, qui avaient abouti à la libération  de notre pays nous précise Arezki Basta, je relève avec une grande tristesse que  l’idéologie du 1er Novembre 1954  a été totalement déviée de sa trajectoire  depuis 1962 à nos jours », conclut  Arezki Basta. 

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