Lorsqu’une entreprise est taxée plus lourdement ou achète plus cher ses intrants, elle fera en sorte de répercuter ses dépenses et les coûts de production ou de services sur le prix final. L’adoption de la loi de finances 2016 autorise le gouvernement à mettre en pratique, dès le mois de janvier prochain, une nouvelle politique de taxation et un certain nombre d’augmentations, notamment pour les carburants et l’électricité. Des mesures qui, ajoutées à la dévaluation du dinar, porteront un coup sévère au pouvoir d’achat des Algériens et pousseront l’inflation déjà galopante à la hausse en 2016. Les craintes exprimées par l’opposition ne sont pas que gesticulations de politiciens, elles alertent réellement sur les risques qui se profilent pour les ménages, notamment, dans une conjoncture déjà difficile. Malgré les assurances du gouvernement qui, pour se défendre, souligne que les augmentations ne concerneront que les gros consommateurs d’énergie et les entreprises, il est évident, en vérité, que toutes les hausses, quelle que soit la forme qu’elles prendront, se répercuteront d’une façon ou d’une autre sur le pouvoir d’achat des citoyens. En fait, lorsqu’une entreprise est taxée plus lourdement ou achète plus cher ses intrants, elle fera en sorte de répercuter ses dépenses et les coûts de production ou de services sur le prix final, ce qui grèvera forcément le budget des ménages. Comment peut-il en être autrement lorsque les hausses ont été étudiées pour cibler les prix des carburants, la vignette automobile, les tarifs d’électricité, la taxe sur les produits pétroliers (TPP), la taxe intérieure de consommation (TIC), la taxe d’habitation, etc. Des augmentations en cascade qui toucheront une grande frange de la population et ajouteront à la précarisation de plus en plus d’Algériens. Les répercussions sociales des nouvelles hausses annoncées risquent d’être désastreuses sur le court terme, du fait de la hausse de l’inflation. Le mode de consommation des Algériens ayant énormément évolué ces dernières années, ce ne sont pas les quelques prix subventionnés qui permettront aux ménages de faire face à leurs dépenses, étant donné l’augmentation inévitable des prix des produits agricoles, des tarifs de transport, de l’électricité ou des véhicules. Il est à noter que le rythme de l’inflation annuel observe déjà, depuis quelques mois, une nette tendance à la hausse avec notamment 5,3% enregistrés en septembre dernier, selon le dernier bulletin de l’Office national des statistiques (ONS). L’Office indique, par ailleurs, que de janvier à septembre 2015, l’indice des prix à la consommation a enregistré une augmentation de plus de 5% par rapport à la même période de 2014. Des poussées inflationnistes qui risquent de prendre de l’ampleur très prochainement, impactant le pouvoir d’achat des citoyens et augmentant les difficultés des entreprises de production.
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