Les temps risquent d’être durs pour les locataires. La stagnation constatée des prix ne devrait pas durer, puisqu’une hausse est prévue dès le 2e semestre 2016. Se basant sur les prix affichés dans les annonces immobilières publiées sur sa plateforme (63 000), le site Lkeria.com, estime que le marché connaîtra une hausse «à petit pas» après 6 mois de stagnation. «La stagnation due principalement à l’obligation de passer par la banque pour les transactions immobilières de plus de 5 millions de dinars n’est que passagère. Elle freine, certes, la spéculation, mais les acheteurs potentiels finiront par concrétiser leur projet immobilier et passer par la banque tôt ou tard. Pour rappel, le paiement des 7% de taxe n’est appliqué que pour les sommes dépassant le milliard de centimes, en sont exclus les fonds dont l’origine peut être justifiée, même au-delà de ce seuil», estime le document du site, consulté par El Watan. Des locataires, obligés de renouveler leur contrat, ont constaté une légère hausse. «Ces derniers temps, il est quasiment impossible de trouver un appartement à moins de 35 000 DA. On se demande sur quelle base on a fixé ces prix. Ailleurs, le loyer ne dépasse guère le tiers du salaire moyen, chez nous c’est le double. Et les propriétaires n’hésitent pas à les augmenter en pensant tenir à la gorge leurs locataires», s’offusque un jeune trentenaire, célibataire et locataire, avec des amis, d’un logement situé dans un quartier populaire du centre de la capitale. A Alger, le site Lkeria.com a constaté une baisse des loyers des appartements de 50 à 80 m2 pour les mois de janvier à mai 2015 et une hausse pour juin et juillet, période où la demande est très forte, à la veille des vacances scolaires. A Alger-Centre, Kouba et Bab Ezzouar, les loyers se sont stabilisés en 2011, 2012 et 2013, pour enregistrer une légère hausse en 2014 et 2015. La moyenne des loyers dans la wilaya de Blida a connu une augmentation constante, passant de 17 000 DA en 2011 à 31 000 DA en 2015, soit une évolution de 45% sur la période. S’agissant d’Oran, les loyers ont pris une tendance haussière sur cette période avec une légère baisse en 2012 et 2014. Pour la wilaya de Tizi Ouzou, les loyers ont enregistré une tendance baissière de 2011 à 2014 et une légère hausse en 2015. L’état absent Le marché algérien de la location compte 2,5 millions de biens et environ 2 millions de biens immobiliers vacants. Selon Lkeria.com, la nouvelle demande annuelle est de l’ordre de 400 000 pour 100 000 logements sociaux livrés par an, soit un déficit de 300 000/an. Les professionnels et les locataires s’étonnent du «manque d’engagement» des autorités de l’habitat. «Des représentants d’agences immobilières ont proposé de mettre fin à cette pratique qui pénalise des milliers de citoyens, mais qui a été vite refusée par le ministère de tutelle. Sous d’autres cieux, en temps de crise, l’Etat peut même intervenir pour plafonner les prix. Mais chez nous, ce serait trop exiger de l’administration. Et il ne faut surtout pas compter sur l’Etat pour mettre de l’ordre dans ce marché. Il me semble que, quelque part, cette situation est voulue. Aucun critère n’est respecté, ni les prix ni l’emplacement, encore moins la qualité des biens qui sont parfois proposés à la location dans un état catastrophique», s’indigne un locataire, qui affirme ne connaître que trop bien le monde de la location. L’offre publique renversera-t-elle la vapeur ? Le programme public AADL en particulier a un impact minime sur l’offre et la demande vu que la livraison des logements se fera progressivement (moins de 20 000 logements en 2016), mais contribuera durant l’année 2016 au maintien des prix. Inéluctablement, la règle de l’offre et de la demande finira par tirer le marché à la hausse, constate le site Lkeria;com.
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