mardi 23 février 2016

Filière lait : Les contraintes et les incohérences identifiées

Technicité insuffisante et manque de sensibilisation, faible organisation des éleveurs en coopératives, rareté des semences fourragères, lourdeurs administratives et inadaptation des infrastructures d’élevage. Telles sont, entre autres, les contraintes qui empêchent, depuis quelque temps, la filière lait algérienne d’évoluer vers une productivité en mesure de couvrir les besoins nationaux en ce produit alimentaire stratégique. Dans une étude dont les résultats ont été présentés, hier à Alger, lors d’une rencontre organisée par la Chambre nationale d’agriculture, des experts du Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder) se sont penchés sur la situation actuelle de la filière lait et ont identifié «les incohérences et le manque d’organisation dans un secteur qui, pourtant, peut jouer un rôle important dans l’économie nationale compte tenu des potentialités qu’il présente». L’étude rappelle d’abord que la production laitière totale nationale avoisine les 3,6 milliards de litres, dont 2,7 milliards de litres de lait de vache, pour un effectif de vaches laitières d’un million de têtes. L’effectif total bovin renferme 2 millions de têtes, alors que les fourrages artificiels occupent une superficie d’environ 800 000 hectares, pour une production de 18 millions de quintaux. Quant aux prairies naturelles, leur superficie s’étend sur 25 800 ha, pour une production de près de 800 000 quintaux. La consommation nationale est estimée à 4 milliards de litres de lait annuellement, avec une moyenne de consommation de 115 litres de lait par habitant/an, un volume des plus élevés dans la région du Maghreb. Se référant aux objectifs assignés à cette filière par les pouvoirs publics, le Bneder souligne qu’il est attendu, à l’horizon 2019, une production de lait cru de plus de 5 milliards de litres, avec un effectif de vaches laitières de 1,3 million de têtes, dont 300 000 vaches de race moderne supplémentaires et une collecte de 2 milliards de litres. Il n’en demeure pas moins que, pour atteindre cet objectif, le bureau d’études recommande l’accroissement de 200 000 ha de superficies fourragères en irrigué, notamment dans le sud du pays pour produire du maïs, une mobilisation importante de quantité d’eau et un rendement laitier journalier, à atteindre, de 6000 litres par vache/an pour le bovin laitier moderne. Aussi, tout en appelant à «faciliter l’accès des investisseurs aux concessions des terres pour les cultures fourragères à l’irrigué dans le Sud», l’étude met l’accent sur la nécessité de mettre à la disposition des agriculteurs les semences fourragères et de «permettre l’accès au crédit à l’ensemble des éleveurs». Il convient de rappeler, enfin, que le Conseil interministériel du 29 octobre dernier a adopté un nouveau dispositif de relance de la filière lait dont l’une des dispositions concerne la revalorisation du prix de référence actuel du lait cru de 34 DA à 36 DA.

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