jeudi 14 juillet 2016

La mobilisation continue à Béjaïa

Un autre rassemblement a été tenu, en fin de journée d’hier, sur la place Saïd Mekbel pour revendiquer le respect de la liberté d’expression, après celui organisé deux jours auparavant sur l’esplanade de la Maison de la culture. Hier, quelques dizaines de militants de divers horizons ont répondu à l’appel du Comité de défense et de sauvegarde des libertés (CDSL). Le Comité interpelle «les tenants du système imposé, leur demandant d’arrêter les manœuvres dangereuses» et réitère son appel «à une large solidarité avec l’ensemble des détenus d’opinion injustement incarcérés à travers tout le territoire national». Dans sa déclaration appel, le comité dénonce aussi «le harcèlement et les provocations envers les militants politiques pacifiques en Kabylie» en faisant référence aux militants du MAK. Il avertit que ces violations «risquent de mener le pays vers l’irréparable car cette répression ne fait que nourrir la radicalisation et la violence qui risquent, à terme, de faire basculer le pays vers une ‘syrianisation’ qui ferait la joie des prédateurs internationaux». Un danger qui inquiète les présents au sit-in. Le représentant du MDS estime que «la situation est dangereuse. Celui qui a assumé avoir tué des Algériens n’est pas en prison et on harcèle El Khabar et El Watan qui sont avec le peuple». Et de relever que la Constitution du pays est en grand décalage avec la réalité du terrain. «Ils font barrage à la démocratie», constate un vieux militant de la démocratie, qui reprend une question que se pose le commun des Algériens : «Qui gouverne réellement en Algérie ?» «Si nous nous taisons, des jours plus sombres nous attendent», avertit le représentant du Snapap. «Le système a fait en sorte que le peuple n’exprime plus son besoin de liberté», constate un ancien militant du Mouvement culturel berbère face à un public peu nombreux. Mais pour le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, la démobilisation est la conséquence du rouleau compresseur du régime. «Nous faisons face à une machine infernale qui broie la société civile et la classe politique» déclare-t-il avant d’appeler à la mobilisation des forces vives de la nation pour la sauvegarde des libertés. «Nous avons besoin de tout le monde, de tous les partis qui peuvent se mettre à nos côtés», appelle-t-il de ses vœux en présence des représentants du Parti de l’avant-garde des libertés, de Jil Jadid, du MDS et du parti de l’Avenir qui ont pris la parole. «Le gouvernement, n’a rien à proposer aujourd’hui si ce n’est la répression. Il abuse de la force et il n’a peur de personne.» Pour lui, l’arrestation de Nora Nedjaï, directrice de la programmation au ministère de la Culture, dans l’affaire de KBC, «est un avertissement à l’administration. Ils auront peur de signer une quelconque autorisation». Pour l’orateur, la peur est aussi chez le citoyen vis-à-vis d’une justice instrumentalisée. Pour donner un prolongement aux actions du CDSL, un comité semblable pourrait être mis sur pied à Tazmalt, comme annoncé par le député Khaled Tazaghart, qui appelle à la libération du docteur Kamel Fekhar et des autres détenus de Ghardaïa.

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