jeudi 14 juillet 2016

Nedjaï, Benaïssa et Hartouf restent en détention

Journée sombre pour la liberté de la presse. Quelques heures seulement après la décision d’annuler le rachat du groupe médiatique El Khabar par NessProd, la chambre d’accusation a rejeté la demande de mise en liberté provisoire du patron de la chaîne KBC, Mehdi Benaïssa, de son directeur de la production Ryad Hartouf et de la directrice centrale au ministère de la Culture Nora Nedjaï. Les trois se trouvent à la prison d’El Harrach depuis le 23 juin dernier. Ils resteront derrière les barreaux à attendre leur procès, prévu lundi prochain devant le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed, à Alger. Les trois détenus sont poursuivis pour «fausses déclarations» et «abus de fonctions».  L’une des avocates de la défense, Fetta Sadat, a regretté le refus de libération provisoire. «La détention est une mesure exceptionnelle qu’il faut motiver, ce qui n’est pas le cas des trois prévenus», déplore-t-elle. L’avocate, qui a rendu visite aux trois détenus en prison, hier matin, a indiqué que Mehdi Benaïssa, Nora Nedjaï et Ryad Hartouf «gardent un bon moral et attendent impatiemment le procès».   L’incarcération du premier responsable de la chaîne KBC du groupe El Khabar et de son directeur de la production ainsi que la directrice centrale au ministère de la Culture a suscité l’indignation au sein de l’opinion. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et de défense de la liberté de la presse ont vivement dénoncé leur emprisonnement et condamnent «une atteinte à la liberté de la presse». En somme, ce triste épisode rappelle si besoin est les méthodes musclées qu’emploie le pouvoir politique dans ses rapports avec la presse indépendante.

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