lundi 25 juillet 2016

Livraison partielle improbable pour le 20 août

Les autorités de la wilaya de Béjaïa ne se sont-elles pas trop précipitées pour annoncer la livraison d’un premier tronçon de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Ahnif pour le 20 août prochain ? Les nouvelles provenant de ce chantier sont peu rassurantes et laissent croire que ce tronçon de 52 kilomètres, reliant Ahnif et Ighzer Amokrane, pourrait bien ne pas être prêt pour livraison à cette échéance symbolique : le 60e anniversaire du Congrès de la Soummam. Une source proche du chantier de la pénétrante l’a confié, samedi, à El Watan sous le sceau de l’anonymat : «Non, je doute fort que ce tronçon soit prêt pour livraison le 20 août prochain. Nous faisons face à de nombreuses difficultés d’ordre technique.» Cette déclaration est confirmée à demi-mot par un autre intervenant sur le chantier, contacté par nos soins, évoquant, lui, des difficultés d’un autre genre. «Je ne pourrais vous confirmer à 100% la livraison du premier tronçon de la pénétrante le 20 août prochain. Des sources officielles pourront vous en dire davantage. Tout ce que je sais, c’est que le chantier avance, à Ighzer Amokrane et Akbou notamment, mais non sans difficulté. Pour n’en citer qu’une, nous sommes en ce moment dans l’obligation de réaliser trois ouvrages non prévus initialement pour créer des passages du côté de Boudjellil et Amalou. Toutefois, étant donné que nous n’évoluons pas sur un terrain vierge, il faut savoir que c’est tout à fait normal de rencontrer des difficultés que nous levons au fur et à mesure que nous avançons dans les travaux», explique notre interlocuteur. Interrogé pour savoir si, outre ces difficultés, l’arrêt de travail observé dernièrement par la partie chinoise de l’entreprise réalisatrice (CRCC-Sapta) n’a pas impacté la cadence des travaux, notre vis-à-vis répond : «Il n’y a pas eu de grève. Ce sont des fournisseurs chinois impayés qui avaient protesté. Mais le problème est réglé. Ce sont des choses qui arrivent dans la réalisation de tout projet.» Lors d’une visite effectuée sur le chantier le 21 mai dernier, le wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, a pourtant salué «l’état d’avancement satisfaisant» du projet, et toutes les contraintes semblaient avoir été levées ou sur le point de l’être. Il a alors demandé aux responsables de l’entreprise chinoise de renforcer les chantiers pour accélérer les travaux et pouvoir livrer le premier tronçon (Ahnif jusqu’à Ouzellaguene) dans les délais impartis. Ce premier tronçon de 52 kilomètres, où s’effectuera la jonction avec l’autoroute Est-Ouest à Ighzer Amokrane (60 km à l’ouest de Béjaïa), sera livré le 20 août, a-t-on annoncé lors de cette visite. Mais depuis quelques temps, il n’est plus question dans le discours officiel d’Ahnif-Ighzer Amokrane mais d’Ahnif-Akbou. Ainsi, le tronçon à livrer a été raccourci de quelques kilomètres. Est-ce pour compenser la perte de temps imposée par les contraintes susmentionnées et pouvoir livrer le tronçon à temps ? Très probable. En outre, la deuxième tranche qui va jusqu’au port de Béjaïa devrait être réceptionnée pour une ouverture symbolique le 1er novembre. Quant à la livraison complète du projet, elle devrait intervenir avant décembre 2016, a-t-on également annoncé.  Lancés en avril 2013 alors qu’ils n’ont commencé effectivement qu’en décembre de la même année, les travaux de la pénétrante de Béjaïa ont connu de nombreuses péripéties. Si certaines ont pu être surmontées, rien n’est encore clair à propos de ces nouvelles contraintes «d’ordre technique» qui s’imposent au projet. Les surmonter est un besoin vital pour la wilaya de Béjaïa, qui a tant besoin de ce projet pour désengorger ses routes saturées.

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