Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) demande la libération du personnel de santé incarcéré à Djelfa après la mort d’une parturiente et de son bébé. Dans une déclaration rendue publique hier, le syndicat réitère «sa solidarité» et son «total soutien» au personnel de la santé des établissements de la wilaya de Djelfa et appelle à l’intervention des plus hautes autorités pour la libération «immédiate de toutes les personnes incarcérées en attendant l’aboutissement de l’enquête administrative et judiciaire qui doit déterminer les causes exactes des décès et situer les responsabilités de chaque partie». Trois sages-femmes, un aide-soignant et un responsable de garde travaillant dans les trois hôpitaux de Aïn Oussara, Hassi Bahbah et Djelfa ont été mis sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Djelfa, suite au décès d’une parturiente et de son bébé. Le SNPSP exprime, dans son texte très virulent signé de son président, le Dr Lyes Merabet, sa compassion avec toutes «les familles des victimes de la désorganisation chronique» du secteur de la santé et de «l’insuffisance en offre de soins» à Djefla. Le syndicat tient surtout à dénoncer «les accusations tendancieuses, irresponsables et les propos diffamatoires du corps médical par certains médias et autres professionnels de l’information dont l’objectif est de dresser les citoyens contre le personnel soignant». Le texte s’élève contre cette «campagne de dénigrement soutenue et acharnée menée par une certaine presse écrite et audiovisuelle contre les professionnels de la santé en général et le corps médical en particulier, l’accusant d’être derrière toutes les défaillances de notre système de santé et le présenter de fait comme un ‘‘bouc émissaire’’ à la vindicte populaire suite à la situation dramatique qui a secoué la wilaya de Djelfa». Des actions de protestation sont enregistrées dans des établissements de santé au lendemain des décisions prises par les autorités de sanctionner le personnel hospitalier. Ainsi, des dizaines de travailleurs de l’hôpital de Aïn Oussara ont organisé un rassemblement pour réclamer la libération de leurs collègues arrêtés dans l’affaire de la parturiente décédée. Le sit-in, organisé à l’intérieur de l’établissement, a été suivi par une démission collective des employés, tous corps confondus. «La liste a recueilli, en moins d’une demi-heure, 215 démissions», a indiqué El Khabar, citant une source locale. Le directeur par intérim de l’établissement, désigné par le ministère, a été «attaqué» par des employés qui l’ont chassé de son bureau, assure la même source. A Hassi Bahbah, des travailleurs, rassemblés devant l’établissement sanitaire, ont réclamé la libération de leurs collègues arrêtés. A Alger, un sit-in a été organisé à l’intérieur de l’hôpital Mustapha pour exiger la libération du personnel de l’établissement de Djefla arrêté.
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