dimanche 13 août 2017

Mostaganem : Controverse autour des «plages privées»

Les complexes touristiques de Mostaganem, situés au bord de la mer, semblent avoir tout pour concurrencer les complexes tunisiens les plus prisés, mais seule une option fait encore défaut : le manque de plages privées. Tout le long du littoral de la wilaya de Mostaganem, qui s’étend sur une longueur de 124 km et traverse huit communes, un nombre considérable de complexes touristiques ont été érigés ces dernières années. Pourtant, aucun de ces établissements n’a le droit d’avoir sa propre «plage privée». Hôtels, bungalows, piscines, restaurants et centres de thalasso, les complexes touristiques de Mostaganem, situés au bord de la mer, semblent avoir tout pour concurrencer les complexes tunisiens les plus prisés, mais seule une option fait encore défaut : le manque de plages privées. A Sablettes, outre les chantiers d’hôtels en pleine construction, une dizaine d’autres sont plantés ça et là, dont certains sont des 4 étoiles. La grande déception est du côté des vacanciers qui, en s’offrant des séjours à des prix jugés parfois trop chers, se trouvent «obligés» de se baigner dans une plage bondée, où les prestations de service ne sont pas à la hauteur de l’argent dépensé. «C’est la dernière fois que je viens ici. Ces vacances m’ont coûté 200 000 DA pour seulement quatre personnes. A ce prix-là, en Tunisie, tu es reçu comme un prince», déplore Rachid, estivant venu de Blida. «Le pire, c’est que parfois, sur la plage, on vous oblige aussi àlouer un parasol. C’est inadmissible ! En Tunisie, les complexes sont dotés de plages privées où propreté et sécurité règnent», ajoute-t-il. Nous sommes donc allés à la rencontre des propriétaires de ces complexes pour en savoir davantage. «Mon hôtel (un 4 étoiles) est situé à l’extrémité de la plage et c’est un établissement récemment inauguré avec architecture et équipement modernes. Le seul problème auquel nous faisons face en ce moment c’est la non-disponibilité d’une plage privée, surtout pour notre complexe qui se veut familial», nous confie Hadj Mansour. Dans ce même hôtel, lors de la dernière visite du ministre du Tourisme, M. Mermouri, le wali de Mostaganem, a vivement défendu le dossier des plages privées afin de booster davantage le tourisme à Mostaganem et lui donner une dimension plus internationale. «Dans la loi, il est strictement mentionné que la priorité revient aux hôteliers», avait déclaré le ministre du Tourisme. Une déclaration contestée par le chef de l’exécutif qui affirme que «dans la pratique, il n’y a aucun texte qui donne l’autorisation de concession à la plage. L’article 45 dans la loi de l’urbanisme dit qu’il est possible, sauf pour les activités liées à la mer, une phrase qui n’a jamais connu de définition. Et nous avons reçu une note qui interdit tout cela», avait plaidé le wali de Mostaganem. «On va aménager une plage privée pour cet hôtel 4 étoiles, comme projet pilote, avec un cahier de charges, comme cela se fait en France et en Espagne. Il faut étudier la partie mer pour connaître la profondeur, et il y aura une partie pour l’hôtel où la construction sera interdite. Il appartient au propriétaire de l’hôtel de délimiter, installer son équipement et payer sa concession à la commune. Reste à réglementer tout cela», a ajouté le wali. En attendant la réglementation de ce dossier, qui sera certainement une aubaine autant pour les propriétaires des complexes que pour la wilaya, seul un petit complexe touristique, méconnu du grand public, a ce privilège pour le moment. Un complexe où l’ancien ministre, Amar Ghoul, passe chaque année ses vacances d’été, lui ainsi qu’un bon nombre de députés du parti politique TAJ.  

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