Nous ne pouvons qu’applaudir une telle décision, sauf que c’est toujours pareil. La loi organique n’a de sens que si elle est suivie d’un décret ou d’unv arrêté d’application. Sinon, il est clair que c’est une brique de plus par rapport à nos acquis quand on en arrive à ce que Yennayer devienne enfin une journée nationale, chômée et payée reconnue par l’Etat. Cela permettra aux Algériens de se réapproprier leur propre identité ancestrale et à beaucoup d’entre nous de se désaliéner, puisque beaucoup considéraient Yennayer comme une fête païenne. Aujourd’hui, ils se rendront compte peut-être de l’utilité de cette journée, qui est une journée qui va consolider l’unité du peuple algérien et des peuples nord-africains. Les peuples nord-africains ne font qu’un. Tamazgha est une réalité historique. Et Yennayer est là pour montrer encore une fois que nous avons un peuple qui dépasse les frontières. Sinon, par rapport à l’académie annoncée, c’est, encore une fois, un acquis considérable si son application devient une réalité. C’est vrai que l’académie doit être entre les mains de spécialistes, sauf qu’il y a spécialistes et spécialistes. Il ne faut pas oublier qu’une langue appartient à ses locuteurs. Et que les techniciens ne sont là que pour mettre en œuvre les désirs des locuteurs. Ces spécialistes doivent être les porte-parole des locuteurs de la langue amazighe. Sur le plan personnel, je suis plutôt de ceux qui sont critiques envers le pouvoir. Mais il est évident qu’au fond de moi, je ressens une petite joie, notamment quand on mesure le parcours semé d’embûches qu’on a traversé. Il ne faut pas aussi être négatif. Beaucoup de choses manquent, mais beaucoup d’autres ont été faites aussi. Je pense que nous ne pouvons qu’être fiers à chaque fois que le combat avance, surtout pour tous les militants qui ont souffert pour cette cause.
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