Des militants de la cause amazighe, des membres du mouvement associatif, des enseignants de tamazight, journalistes, étudiants et chômeurs regroupés autour d’un comité citoyen pour la promotion de la langue amazighe, né dans le sillage des événements ayant ébranlé récemment la wilaya de Bouira, réunis, hier, exigent la généralisation effective et obligatoire de la langue tamazight, et ce, à l’échelle nationale. Dans une déclaration rendue publique, les militants ayant considéré la récente décision prise par le chef de l’Etat en consacrant Yennayer comme journée chômée et payée à partir du 12 janvier 2018, comme étant «un acte historique et un autre acquis pour le combat de plusieurs générations pour que tamazight soit pleinement reconnu dans son pays et sous toutes ses dimensions : culturelle, linguistique et civilisationnelle», appellent à la vigilance. «Nous nous inclinons devant la mémoire des centaines de martyrs tombés pour que tamazight ait enfin le statut qui lui sied aujourd’hui, et ce, grâce aux sacrifices de ceux qui ne sont plus là à savourer ces victoires et ces consécrations ; ceux qui ne sont plus là de corps mais qui sont toujours dans nos cœurs et notre mémoire collective, depuis les Boulifa et Belaïd Ath Ali, jusqu’à Guermah Massinissa et les 126 martyrs du Printemps noir, en passant par ceux des années 1940, comme Benai Ouali, Ould Hamouda, puis le Printemps berbère 1980 et Kamel Amzal, ensuite plus tard, Mouloud Mammeri, Matoub Lounès, Mohand Ouharoun, etc.», lit-on dans le document. S’agissant de l’enseignement de la langue amazighe en constante régression notamment au niveau de la wilaya de Bouira, Brahim Bahmed, enseignant formateur de cette langue, a exigé l’accélération du processus de généralisation de son enseignement. Peu de postes budgétaires ont été dégagés au profit de cette wilaya, a estimé de son côté le professeur et militant, Mani Omar. Dans le même document, les enseignants et militants de la cause ont invité le directeur de la radio locale de Bouira à revoir sa grille des programmes et donner la place qui sied à tamazight avec de nouvelles émissions culturelles, sociales et même politiques. S’exprimant au sujet de la création d’une académie de tamazight, les enseignants, militants et citoyens ayant appelé à plus de vigilance ont réclamé à ce que la composante de cette académie soit l’œuvre de spécialistes dûment reconnus par leurs pairs pour leurs compétences dans le domaine technique et linguistique concernant tamazight.
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