Le frère cadet du président de la République, Saïd Bouteflika, a ravi la vedette aux participants au rassemblement de soutien à l’écrivain Rachid Boudjedra, victime d’un programme inquisiteur de la chaîne privée Ennahar. Inattendu, le frère du président Bouteflika s’est déplacé en voiture jusqu’au lieu du rassemblement devant le siège de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel sans escorte. Discret, il se faufile entre les manifestants jusqu’à ce qu’il arrive à hauteur de Rachid Boudjedra. Saïd Bouteflika lui dit : «C’est une ignominie ce qu’ils ont fait.» N’ayant pas bien entendu, Rachid Boudjedra lui demande de répéter. Ce que fait Saïd Bouteflika sans hésiter. Rachid Boudjedra lui demande de faire quelque chose de son côté. «Il faut que la justice et le ministère de l’Intérieur bougent. Sinon, moi seul je ne peux rien faire», insiste Rachid Boudjedra, remerciant son interlocuteur. Cette sortie de Saïd Bouteflika, dénoncée par certains manifestants sur place, a suscité beaucoup de commentaires et d’interprétations. Pour certains, c’était une manière pour le frère du chef de l’Etat de se démarquer de cette chaîne de télévision et de ses programmes. Et ce, surtout que l’on présente cette chaîne de télévision privée comme proche de la Présidence et plus particulièrement de Saïd Bouteflika. Mais le soutien de Saïd Bouteflika à Rachid Boudjedra n’a pas fait avancer la «cause» de ce dernier dont la plainte contre la chaîne Ennahar n’a toujours pas eu de réponse du parquet. Cela, même si la loi oblige le parquet à donner suite dans un délai ne dépassant pas les cinq jours qui suivent le dépôt de la plainte auprès du doyen des juges. Humilié dans une caméra cachée diffusée durant le Ramadhan dernier, Rachid Boudjedra a porté plainte contre la chaîne Ennahar TV pour «torture morale», «atteinte à la vie privée», «utilisation illégale de l’image d’autrui», «usurpation de fonction et diffamation».
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