Des promoteurs de microentreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem ont marché hier à Tizi Ouzou pour réclamer l’effacement de leurs dettes auprès des banques. Ils étaient plusieurs milliers à répondre à l’appel lancé par le Collectif d’appui à la microentreprise (CAME) avec, pour mots d’ordre, la levée des poursuites judiciaires et «l’amnistie» pour tous les entrepreneurs en difficulté. Le coup d’envoi de la marche a été donné vers 11h depuis le portail principal de l’université Mouloud Mammeri où les participants ont commencé à se regrouper dès les premières heures de la matinée. Ils ont par la suite traversé sous la pluie les principales artères de la ville des Genêts en direction du siège de la wilaya où devait se tenir un rassemblement. Les manifestants étaient pour la plupart munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Nous refusions d’être les victimes de l’échec de la politique de l’emploi», ou encore «Rééchelonnement = continuité du calvaire». A la fin de l’année 2011, j’ai bénéficié d’un crédit de 400 millions de centimes pour créer mon propre atelier pour la confection de bijoux traditionnels en argent. Je n’ai remboursé à ce jour que le quart de cette somme. Je ne peux plus m’acquitter du reste. La cherté de la matière première, en plus de la difficulté à écouler mes produits sur le marché ont fait que je ne travaille plus désormais», déplore une jeune manifestante venue de Draâ Ben Khedda ayant contracté un crédit Ansej. La saturation de certains secteurs est un autre problème qui freine l’activité de ces projets, selon de nombreux présents à la marche. Ils citent des exemples comme le transport de voyageurs, de marchandises ou encore les différentes activités dans le secteur du bâtiment. «J’ai créé mon entreprise de peinture en bâtiment en 2014. Actuellement, je ne travaille pratiquement pas et je ne peux ni payer mes redevances fiscales, encore moins rembourser mon crédit bancaire», dira un autre manifestant. Karim Lembrouk, président du CAME, rappelle les autres revendications soulevées à travers l’action d’hier comme «l’instauration d’un environnement de travail favorable aux entreprises créées dans le cadre de ces différents dispositifs, la création d’un régime fiscal et parafiscal propre à la microentreprise, ainsi que l’un accès au foncier». Il fait état également du rejet par son organisation des propositions de rééchelonnement des dettes envisagé par l’Etat en direction des jeunes promoteurs.
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