vendredi 29 décembre 2017

La reconnaissance de Yennayer c’est aussi pour absorber la colère des étudiants

Je serai pleinement satisfait le jour où je verrai Yennayer parmi les journées chômées et payées inscrites dans la Constitution algérienne. Pour l’instant, je considère cette annonce comme de la poudre aux yeux, notamment pour les étudiants de Bouira qui attendent la réouverture de l’université pour renouer avec la contestation. La reconnaissance de Yennayer est certes le fruit d’un combat de générations qui ont lutté pour notre identité, notre langue et notre culture, mais c’est aussi pour absorber la colère des étudiants qui ont manifesté récemment dans plusieurs wilayas du pays avant la fin des vacances d’hiver. Quant à nous, ici à Bouira, l’Etat doit savoir que nous campons sur nos positions et demandons la réouverture de notre université, la traduction en justice des deux activistes de l’UGEL et de l’ONEA qui ont agressé les étudiants avec des armes blanches, et nous revendiquons la dissolution des deux organisations citées préalablement. Notre conflit n’est pas ethnique, comme certains essayent de le faire croire. Il n’est ni avec les habitants de la cité 140 (Bouira ville) ni même entre la région Est et Ouest de la wilaya de Bouira. Notre différend est avec les organisations satellitaires du pouvoir qui polluent notre sphère universitaire. Pour revenir au sujet, je ne peux être que pessimiste, car je comprends mal un Etat qui refuse la promotion et la généralisation de l’enseignement de tamazight sur tout le territoire national, mais qui reconnaît Yennayer comme journée nationale, chômée et payée ! De plus, si ce qui est dit est vrai, je souhaite que l’Etat ne fasse pas de l’Académie annoncée ce qu’il a fait avec le HCA. S’il y a réellement une volonté politique à promouvoir notre culture nord-africaine, l’Etat doit faire appel aux vrais défenseurs de tamazight, comme les anciens du Mouvement culturel berbère (MCB). Ce sont eux qui doivent être à la tête de l’Académie et non les faux berbéristes comme on a l’habitude de le voir. 

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