Un nouvel exercice et encore des défis majeurs pour le gouvernement. Difficile, l’année 2017 s’achèvera, dans quatre jours, pour laisser la place à 2018 qui s’annonce encore plus dure sur les plans économique, financier et social. Ayant achevé péniblement les derniers mois de l’année, le gouvernement Ouyahia est sur la corde raide. Le Premier ministre et son staff sont contraints, en effet, de se creuser les méninges pour trouver des solutions à la hauteur des défis actuels. Outre les mesures prévues dans la loi de finances 2018, signée hier par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement devra faire preuve d’une forte imagination afin de réaliser l’équilibre entre la politique d’austérité prônée et la sauvegarde de la paix sociale. Car ce texte fait toujours peur aux citoyens qui risquent de voir leur pouvoir d’achat s’éroder gravement. En effet, le contenu de ce texte a, rappelons-le, suscité une vive polémique à l’Assemblée populaire nationale (APN) où des députés de l’opposition, notamment ceux du Parti des travailleurs (PT), ont dénoncé une loi qui «accorde encore des cadeaux aux plus riches et sanctionne les pauvres». Les augmentations des prix du carburant et la révision à la hausse de certaines taxes imposées sur les importations de certains produits pourraient aggraver la cherté de la vie. Cette situation, selon les observateurs, sera compliquée par la mise en branle de la planche à billets, qui favoriserait l’inflation, qui frôle, selon les dernières statistiques de l’ONS, la barre des 6%. Certains analystes affirment que l’inflation sera à deux, voire trois chiffres, dans les mois à venir, d’autant que la masse monétaire, qui sera injectée dans le circuit économique, n’est pas le fruit d’une production nationale. Cependant, face à ces critiques, le gouvernement tente de rassurer. La loi de finances 2018, rappelle-t-il, prévoit une série de mesures législatives et «fiscales allant dans le sens de la consolidation de l’investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale». Limitation des importations Pour tenter de convaincre l’opinion de la fiabilité de sa politique, le gouvernement Ouyahia relève la révision à la hausse du budget d’équipement et la réduction de celui de fonctionnement. En effet, la loi de finances 2018 prévoit des dépenses globales de 8628 milliards de dinars (mds DA), composées de 4043,31 mds DA de dépenses d’équipement et de 4584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement. «Le plafond d’Autorisation de programme a été fixé à 3170,5 milliards de dinars pour couvrir le coût des réévaluations du programme en cours et le coût des programmes neufs susceptibles d’être inscrits au cours de l’année 2018», précise la LF-2018. Dans son effort de réduire encore le poids des dépenses, le gouvernement procède à de nombreux tours de vis. Après l’interdiction de l’importation de près de 1000 produits de consommation, la fermeture du secteur de l’industrie automobile, Ahmed Ouyahia s’attaque aussi aux dépenses superflues des départements ministériels. «Il a été porté à ma connaissance que des ordonnateurs du budget d’équipement de l’Etat procèdent à l’engagement de dépenses en violation de la législation et de la réglementation», écrit le Premier ministre dans une instruction adressée aux différentes administrations, cité par notre confrère TSA. Selon le même document, Ahmed Ouyahia évoque «une voie dangereuse ouverte à la dérive» et rappelle que cette situation a conduit à «l’accumulation d’un volume gigantesque de créances impayées dépassant les 1000 milliards de dinars, en suspens parfois pendant deux années». Le gouvernement réussira-t-il le pari de gérer sans trop de dégâts la crise actuelle ?
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