mercredi 27 décembre 2017

Il est décédé le 29 juillet à 85 ans : Rédha Malek tire sa révérence

La mort, à l’âge de 85, de l’ancien chef de gouvernement, Rédha Malek, aura marqué l’année qui s’achève. Enterré le 30 juillet au cimetière El Alia, Rédha Malek a été à la fois une grande figure historique et une personnalité politique nationale de poids après l’Indépendance. Ce natif de Batna en 1931, diplômé en philosophie, a goûté à la responsabilité avant même que l’Algérie n’accède à son indépendance. Il a été directeur du journal El Moudjahid du FLN de 1957 à 1962. Rédha Malek a été ensuite porte-parole de la délégation algérienne aux négociations des Accords d’Evian. Après l’Indépendance, Rédha Malek a été ambassadeur dans plusieurs pays, dont la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’ex-Union soviétique. En 1977, il a été nommé ministre de l’Information et de la Culture. En avril 1992, il a été désigné président du Conseil consultatif national, puis en juillet de la même année comme 5e membre du Haut Comité d’Etat (HCE). En février 1993, il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères. En août de la même année, il a été chef du gouvernement. Un poste qu’il a occupé jusqu’en avril 1994. Sa carrière de diplomate a été marquée par son rôle dans la libération des 52 otages de l’ambassade américaine à Téhéran, en Iran, en 1981, ainsi que par son grand rôle dans la lutte antiterroriste durant les années 1990. Il a en effet accepté de gouverner dans l’un des pires moments de l’histoire du pays, faisant face à une double crise, sécuritaire et financière. C’est d’ailleurs lui qui avait déclaré : «La peur doit changer de camp», en allusion à la terreur que semaient les groupes terroristes au sein de la population. Cela lui a valu les attaques les plus violentes du courant islamiste, dont certaines figures ont presque éclaté de joie à l’annonce de sa mort. Pour ceux qui le connaissaient, Rédha Malek est la «parfaite synthèse du patriotisme et de la démocratie». Le défunt a créé en 1995 le parti de l’Alliance nationale républicaine (ANR). Le porte-parole de la délégation algérienne aux Accords d’Evian a également publié de nombreux ouvrages, dont Tradition et Révolution, l’enjeu de la modernité en Algérie et dans l’islam et L’Algérie à Evian : histoire des négociations secrètes (1956/1962).

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