«Le développement local, régional et national passe d’abord par le déblocage des projets d’investissements.» Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a clôturé, hier, sa visite de deux jours dans la wilaya de Béjaïa par une rencontre, à la salle des congrès, avec, en plus des élus et des membres de l’exécutif de wilaya et des chefs de daïra, une société civile triée sur le volet. L’élu du RCD, Réda Boudraâ a interpellé le ministre sur le cas de Boudjellil, dans la daïra de Tazmalt, qui est la seule commune à l’échelle nationale où le vote n’a pas eu lieu à cause, pour rappel, du saccage des urnes par certains antagonistes le jour du scrutin du 23 novembre dernier. En guise de réponse, le ministre a commencé par situer les responsabilités en disculpant d’abord l’administration qui a mobilisé, selon lui, «tous les moyens pour réussir» ledit rendez-vous électoral. Faisant fi de la précision de taille qu’a introduite l’élu dans son intervention et selon laquelle «la loi stipule que dans ce cas là, une élection partielle est organisé 45 jours après les élections», Bedoui enchaîne en reconnaissant qu’il existe encore «des failles» dans le dispositif juridique auxquelles l’administration va remédier, mais en attendant, «on peut mettre une personne, qui gérerait les affaires courantes». Une autre interrogation en rapport avec l’affaire Cevital a été tout simplement «zappée» par le ministre de l’intérieur. Idris Mouhli, élu RCD à l’APW, en interpellant le ministre a sorti une information qu’il tient, selon lui, de sources diplomatiques. Il déclare : «Selon des sources diplomatiques et très concordantes et contrairement à l’attitude de mépris et de blocage outrageant du directeur général du port de Béjaïa et du silence du gouvernement, j’ai appris que des pays voisins et amis ont proposés à Cevital d’installer à l’intérieur même de leur ports ses usines.» Et d’ajouter dans sa déclaration que «le développement local, régional et national passe d’abord par le déblocage des projets d’investissement. Ainsi, la population de Béjaïa est très inquiète quant au devenir de ce projet créateur de 1000 postes d’emplois directs et 100 000 emplois indirect». Et de conclure : «Partagez-vous Monsieur le ministre nos inquiétudes ?» Interrogé plus tard sur le même sujet par El Watan et Liberté, Noureddine Bedoui, se désolant, a esquivé la question comme l’avait fait son collègue, le ministre des transports, Abdelkader Zaalane en visite dans la wilaya l’an dernier. Ces ministres qui évitent de donner des explications sur cette affaire qui tient en haleine l’opinion publique montre clairement que le blocage des investissements de Cevital est une affaire politique et non de gestion et que cela ne peut être que l’œuvre de personnes plus puissantes qu’un Premier ministre ou qu’un simple membre du gouvernement. Lors de cette rencontre, le président de l’APW, Mhenni Hddadou, a interpellé le ministre sur les conflits sociaux qui rythment le quotidien de la population locale, comme les fermetures de route qui traduisent le marasme des citoyens, d’intervenir auprès des responsables de l’Education afin de dénuer le mouvement de grève dans ce secteur et qui vient de prendre le cachet national avec le début de la grève illimitée du Cnapeste, ainsi que de répondre aux revendications légitimes du personnel des collectivités locales portées par le Snapap qui organise régulièrement des manifestations et des journées de grève sans que cela n’inquiète l’administration locale. «La situation socioéconomique préoccupante que vit la wilaya favorise la montée graduelle de la contestation sociale qui prend des proportions alarmantes, voir inquiétantes. Car l’absence de la prise en charge effective des préoccupations des citoyens, des syndicalistes et des étudiants exprimées à plusieurs reprises pourrait les encourager à la radicalisation extrême», a déclaré le P/APW. Notons enfin que l’APW de Béjaïa a présenté une proposition visant à enrichir le projet de loi sur les collectivités locales en termes de démocratie, d’autonomie administrative et financière.
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