« Le Président actuel n’a plus qu’une existence biologique sinon une présence virtuelle à travers des portraits, et qu’à ce stade de la maladie, il ne peut rien pour lui-même et encore moins pour le pays ». Le parti Jil Jadid a dressé un tableau des plus sombres sur la situation du pays dont l’avenir est menacé par un probable 5e mandat du président Bouteflika. Dans un communiqué rendu public à l’issue de la réunion de son Conseil politique, tenue hier vendredi à Alger, la jeune formation politique dirigée par Soufiane Djilali « fait appel à la conscience nationale pour se mettre en ordre, empêcher l’illégal cinquième mandat et proposer une véritable alternative d’ici 2019 ». Le Conseil politique de Jil Jadid (nouvelle génération) dit avoir constaté une « lente mais inexorable dérive du pays vers une situation de troubles et d’instabilité ». Il a appuyé son constat en citant les grèves, les sit-in et autres manifestations ayant touché ces dernières semaines plusieurs secteurs d’activité ( santé, Air Algérie, éducation, retraités de l’armée…). Selon le parti, ces manifestations de colère populaire ne préoccupent pas les dirigeants de l’Algérie, absorbés par la préparation des élections présidentielles de 2019 : « Alors que la rue gronde, le sérail reste obnubilé par son maintien au pouvoir et manigance déjà en vue d’une prochaine élection présidentielle qu’il veut sous contrôle ». Pourtant, lit-on dans le communiqué, « un cinquième mandat, s’il advenait, sera le produit d’une transgression constitutionnelle, d’une faute morale, d’une tragédie politique et d’un drame humain ». Il a été rappelé en ce sens que « le Président actuel n’a plus qu’une existence biologique sinon une présence virtuelle à travers des portraits, et qu’à ce stade de la maladie, il ne peut rien pour lui-même et encore moins pour le pays ». Et d’ajouter, presque compatissant, que ce probable 5e mandat constitue « Un drame humain, pour le Président lui-même dusse t-il être consentant, dont la dignité n’est plus respectée et qui est ostensiblement affiché, particulièrement face aux étrangers, dans des situations dégradantes alors qu’il endure des souffrances physiques inhumaines ». La solution Pour sortir l’Algérie de cette impasse politique, « Jil Jadid propose d’aller vers un mandat de transition et un candidat unique de toute l’opposition avec comme objectif principal, la remise en ordre des affaires de l’Etat. ». Détaillant ses propositions, en partie inspirées de la plateforme de Mazafran, la formation de Soufiane Djilali explique que cette phase de transition « la plus courte possible » sera dotée d’ « un programme consensuel (et) devra être organisée autour d’une candidature unique ». Il a été précisé en outre que « C’est à la société civile, syndicats autonomes, associations et personnalités, en coordination avec l’opposition politique que doit revenir la discussion et l’adoption d’un tel programme, puis la désignation selon des voies démocratiques, de leur candidat aux présidentielles ». Il faut dire que, bien qu’elle soit pertinente et rationnelle, la proposition de Jil Djadid concernant la présentation d’un seul et unique candidat pour l’opposition lors de la prochaine présidentielle a très peu de chance d’aboutir. La classe politique algérienne est connue pour ses clivages idéologiques profonds, nourris par les ambitions politiciennes de ses principales figures. Cela dit, Jil Djadid a certainement ses raisons pour croire en une salutaire transformation des mœurs politiques algériennes. Lire aussi : L’enjeu des présidentielles est au cœur de la problématique
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