La journée d’hier a été marquée par un mouvement social inédit : en plus de médecins résidents qui durcissent leur action de protestation, les enseignants, affiliés au Cnapeste ont débrayé malgré la contestation des parents d’élèves. Des mouvements qui risquent de mettre les autorités dans la gêne. Si la grève des enseignants a désormais un air de déjà-vu, le mouvement de protestation des médecins résidents s’enlise et risque de glisser dangereusement vers une impasse. De protestation de rue aux tables de négociations en passant par des sit-in réguliers, les médecins en spécialisation semblent avoir atteint les limites de leur patience. Ils décident non seulement de poursuivre une grève entamée depuis de longues semaines, mais risquent de radicaliser un peu plus leur mouvement. Certains membres du Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) veulent aller plus loin : ils préconisent de ne plus assurer le service minimum, tel qu’exigé par la réglementation régissant les mouvements de grève. Dans ses réponses aux revendications des médecins résidents, le ministère de la Santé semble avoir épuisé toutes ses capacités. Il a donné ce qu’il pouvait. Le département du professeur Hasbellaoui se contente de réduire la durée du service civil et de promettre que, désormais, plus aucun médecin ne sera affecté dans une région dépourvue de logements et de plateau technique. Mais le ministère de la Santé ne peut décider ni des primes à donner ni des avantages qui peuvent inciter les médecins à aller exercer dans les régions isolées du pays. Cela relève non seulement des prérogatives d’autres départements ministériels, mais plutôt des hautes autorités du pays. Une décision politique forte est devenue donc nécessaire pour débloquer cette situation qui va en empirant. La radicalisation du mouvement des médecins résidents est en réalité symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Car, à ce niveau de blocage, seule l’intervention des plus hautes autorités nationales peut régler le problème. Or, jusque-là, cette main magique qui doit mettre fin à cette impasse n’est pas intervenue !
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