«Viendra le jour où le bilan des privatisations sera connu et dévoilé, et là, vous répondrez de vos actes», a lancé Mme Hanoune a l’adresse de l’ancien ministre chargé des privatisations, Abdelhamid Temmar, lors d’une conférence de presse tenue hier à Alger. La patronne du PT a par ailleurs qualifié de scandaleux le quadrillage de la capitale et la répression qui s’abat sur les manifestants, à savoir les médecins résidents, les retraités de l’ANP et le personnel navigant d’Air Algérie. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louiza Hanoune, qualifie l’ancien ministre de l’Industrie, Abdelhamid Temmar, de «renégat» et ses déclarations de «farfelues», l’invitant à se taire à jamais. «Taisez-vous à jamais M. Temmar ! Viendra un jour où le bilan des privatisations sera connu et dévoilé, et là, vous répondrez de vos actes, car les crimes économiques sont imprescriptibles», assène Mme Hanoune, lors d’une conférence de presse animée hier à l’issue des travaux du bureau politique du parti. La pasionaria du PT souligne que tous les ministres qui ont succédé à Abdelhamid Temmar lui ont confirmé que le dossier des privatisations a été «une catastrophe pour notre pays» et que ce processus a causé de sérieux dégâts à notre économie. «Les privatisations ont fait exploser la corruption et les pots-de-vin, et nous avons des preuves. M. Temmar est un renégat et un converti. Quelqu’un qui change de religion devient complètement fanatique parce qu’il faut qu’il apporte la preuve qu’il s’est vraiment reconverti, et c’est la même chose en économie et en politique», note Hanoune, accusant Temmar d’avoir tiré profit lui et son entourage des privatisations dont le bilan n’a jamais été fait. «Temmar parle de 1200 milliards de dinars de gouffre pour les entreprises publiques mais pourquoi il ne parle pas du bilan chiffré des privatisations ? A combien il a vendu les entreprises algériennes qu’il a cédées ? Les gens comme Temmar qui sont nombreux dans l’Exécutif n’ont pas d’état d’âme, ils changent de position comme ils changent de chemise», ironise Hanoune qui persiste et signe que l’intervention de Bouteflika concernant le dossier des privatisations vise le fond et non la forme. Hanoune plaide encore une fois pour le retrait de la charte du partenariat public-privé et la suppression de la loi 01-04 sur les privatisations. Louisa Hanoune n’a pas été tendre avec le secrétaire général du FLN. Lors de sa conférence presse, la SG du PT a évoqué les contradictions et les gesticulations de Djamel Ould Abbès, qualifiant «de mauvaise blague» les propos du secrétaire général du FLN sur les privatisations. «Ould Abbès dit ne pas être contre l’ouverture du capital des EPE pourvu que le patrimoine de ces entreprises soit préservé. C’est vraiment une mauvaise blague», tonne Hanoune. «Bouteflika doit mettre de l’ordre» Sur le front social, la patronne du PT est revenue sur la liste des grèves et les manifestations qui s’allongent et qui touchent plusieurs secteurs. Elle qualifie de scandaleux le quadrillage de la capitale et la répression qui s’abat sur les manifestants. Elle rappelle aux autorités que les médecins résidents, les retraités de l’ANP, le personnel navigant d’Air Algérie ne sont pas des terroristes. «Assez de hogra et de provocation ! Ne réveillez pas les démons qui dorment, il s’agit du sort de notre pays», a-t-elle lâché. Sur ce sujet Hanoune invite les ministres et les responsables qui se montrent incapables d’écouter, de négocier et de trouver des solutions à partir. «Le ministre de l’Habitat fait son travail dans une situation difficile et règle des problèmes. Mais d’autres, non. Qu’ils partent donc !», a-t-elle affirmé. Pour ce qui est des déclarations d’Ahmed Ouyahia qui a accusé des cercles de «faire bouger le front social», Louisa Hanoune voit de la «provocation» et une «insulte», notamment à l’égard des syndicats, des travailleurs et surtout de la jeunesse. «Pourquoi ces grévistes n’ont pas la capacité de discernement ? Ouyahia va de provocation en provocation. Il n’a plus le sens de la mesure», a-t-elle commenté avant de s’interroger : «Sont-ce les partis qui ont appelé le personnel navigant commercial d’Air Algérie à entamer une grève ? Sont-ce les partis qui ont appelé les médecins résidents à faire grève ?». Toutefois, à la question de savoir si Hanoune demande le départ du chef de l’exécutif et de son staff, elle réplique qu’elle a lancé un appel qu’elle réitère à l’occasion pour le président de la République afin qu’il intervienne et mette de l’ordre dans la maison Algérie. «Lorsque le président ordonne, l’exécutif exécute. On se bat aujourd’hui pour qu’il y ait une boussole politique. Le président doit intervenir et ce sera des mesures d’apaisement», souligne-t-elle. Interrogée sur les appels lancés pour un cinquième mandat pour Bouteflika, Hanoune estime qu’il s’agit là de personnes qui travaillent pour des buts et des intérêts. «Je suis certaine que personne n’a mandaté ces flatteurs pour cette mission», assure-t-elle.
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