La grève dans les établissements, déclenchée par les enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), depuis fin novembre 2017, se poursuit. La décision de la Direction de l’éducation de faire appel aux enseignants vacataires n’a pas arrangé la situation. Depuis quelques semaines, des lycéens ont décidé de faire entendre leurs voix en improvisant des rassemblements devant la Direction de l’éducation (DE). Mais sans résultat. «La rencontre de nos délégués avec la directrice de l’éducation a été un échec. Le recrutement des vacataires n’a pas permis de faire reprendre les cours puisque nos enseignants les ont empêchés d’entrer en classe», regrette un élève du lycée Diar El Bahri de Beni Merad. Les élèves des classes d’examen (BEM et bac), où le taux de suivi du mouvement de protestation du Cnapeste est important, craignent une année blanche, surtout après l’appel à une grève illimitée à partir de demain. «Nos enseignants contractuels, qui ne suivent pas le mot d’ordre de grève du Cnapeste, n’assurent pas souvent les matières essentielles, constate un lycéen. Pour moi, qui suis en terminale maths génie civil, je suis obligé de venir deux jours par semaine pour quatre heures de cours de langues. Il est impossible de rattraper les cours perdus. D’ailleurs, notre enseignant, en début d’année, a reconnu que nous n’arriverons jamais à faire tous les chapitres. La situation sera encore plus compliquée après deux trimestres sans cours ni examen.» Les élèves se débrouillent comme ils peuvent. «Il y en a qui payent des cours particuliers. Certains préfèrent, faute de moyens, suivre des cours sur YouTube, comme ceux dispensés gratuitement par cheikh Noureddine et Cherifi. Les deux enseignants sont très suivis avec 300 000 abonnés», signale un lycéen. A Blida, le Cnapeste a engagé un bras de fer avec la directrice de l’éducation, Ghenima Aït Brahim, dont ils exigent le départ pour reprendre les cours. Le syndicat dénonce les mesures prises par la responsable : ponction sur salaires, recrutement d’enseignants vacataires et décision de licenciement. «La grève touche les trois paliers, au secondaire (80%), le moyen (40%) et le primaire (10%). Il y aura une ponction sur les salaires. Il y a aussi la décision de révoquer les enseignants. Toutes les mesures prises par la directrice de l’éducation ont provoqué le pourrissement de la situation», dénonce le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudia. Des solutions ? «Nous espérons avoir des solutions dans les plus brefs délais», s’est contenté de déclarer le syndicaliste.
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