mercredi 21 mars 2018

Cnapeste : Blida et Béjaïa, wilayas souffre-douleur…

Quand le Cnapeste se met à reparler de grève, les élèves et leurs parents ne tremblent pas de la même façon selon qu’ils habitent à Béjaïa, Annaba, Sétif, Sidi Bel Abbès, Alger ou Blida. Ainsi, le deuxième trimestre de l’année scolaire s’est terminé encore plus efflanqué que le premier dans les wilayas de Blida et Béjaïa. Ce n’est pas le cas à Oran, par exemple, et dans de nombreuses autres wilayas. Les collégiens de Béjaïa sont partis en vacances sans avoir fait tous leurs examens et n’ont pas eu les évaluations de ceux qu’on leur avait fait passer dans la précipitation. Leurs camarades d’Alger, si. Ils ont eu la chance d’avoir tout bouclé deux semaines avant les vacances, et leurs parents de disposer des fameux bulletins pour s’instruire de l’évolution de leurs enfants. Privilège que n’ont pas eu les parents de Blida et Béjaïa... Ces deux wilayas sont les souffre-douleur du secteur depuis la rentrée. Bien avant la grève nationale, le Cnapeste y avait initié, à travers les coordinations respectives des deux wilayas, un mouvement de protestation qui y a fortement perturbé la scolarité durant des semaines. L’élargissement de la grève à l’échelle nationale, le 30 janvier, n’est intervenu au demeurant que pour porter le soutien syndical à la protestation dans ces deux régions. Le syndicat agite aujourd’hui la menace d’un retour à la grève juste après les vacances de ce printemps. Si la menace est mise à exécution, les élèves des deux wilayas iraient donc à la grève éreintés par un retard plus lourd de six semaines sur leurs camarades des autres wilayas du pays. S’il est bien entendu que le droit de grève est un acquis des luttes des travailleurs qu’aucune considération ne peut remettre en cause, il y a peut-être intérêt à ouvrir et tolérer le débat sur les conditions d’exercice de ce droit syndical à l’école. Le cas évoqué concernant le prix qu’on fait supporter à deux wilayas en particulier, pour faire aboutir des revendications dites nationales, interpelle bien le syndicat sur la problématique de la représentativité. Car comme l’affirment des parents d’élèves, le syndicat doit être capable d'une mobilisation à peu près la même au niveau national, pour se permettre une confrontation aussi ouverte avec la tutelle. Il assume sinon la responsabilité de cette inégalité qui consiste à faire subir des retards aux élèves d’une région ou deux plus qu’à d’autres. Il est déplorable, par ailleurs, d’entendre parfois des adhérents du Cnapeste parler de la grève comme si elle touchait une chaîne de conserveries ou des ateliers textiles et pas une communauté qui a une psychologie et des attentes particulières et qui est surtout soumise aux contraintes de la programmation sur l’année. Il y a en effet des retards qui ne se rattrapent pas, même si toutes les bonnes volontés du secteur s’y mettaient. Et sur le plan de la bonne volonté, le Cnapeste jusqu’à présent n’a pas montré grand-chose comparativement à toute l’énergie qu’il met à camper sur ses positions.

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