Alors que l’Office national du lait annonce avoir importé des quantités « suffisantes » de ce produit, la tension autour de ce produit alimentaire de toute première nécessité semble s’être installée dans la durée. Depuis plusieurs semaines déjà, notamment au niveau de la capitale et de ses proches et lointaines banlieue, il est courant d’apercevoir, dés l'aube parfois, de longues queues de citoyens agglutinés auprès des commerces de produits alimentaires, espérant l’arrivée d’un camion de transport de cette denrée. Devant la faibles quantité du lait livré, les commerçants ont pris pour habitude de ne céder que deux à quatre sachets de lait à leur clientèle, contrainte si elle a plusieurs enfants, de devoir revenir le lendemain pour tenter de se constituer une petite réserve. Dans un reportage diffusé, mardi, la chaine 3 de la Radio Algérienne signale qu’une enquête diligentée par les services de contrôle a permis de découvrir que les distributeurs détournaient de fortes quantités de lait vers des utilisateurs qui se chargent de les transformer en yaourt et autres fromages. L’auteur de ce reportage, Hassan Semache, observe que le manque de lait a tendance à s’accentuer de plusen plus, provoquant chaque jour, de longues files d’attente devant les magasins d’alimentation. Approchée, une dame se plaint d’être contrainte de faire le tour de nombreuses épiceries pour tenter de se procurer quelques sachets de lait ajoutant « qu’avec cette pénurie, on a du mal à en trouver ». « Il faut se lever dés l’aube et faire la chaine » déclare, laconique, un monsieur. A ses cotés, une dame se demande comment faire face à une telle situation lorsqu’on se trouve à la tête d’une famille nombreuse. Une association de défense des consommateurs, apparemment dépassées par la persistance de cette situation ne trouve rien de mieux qu’à la dénoncer : « la pénurie de lait reconstitué, subventionné par l’Etat et remontant déjà à plusieurs mois, ne peut être expliquée que par un détournement de la poudre à d’autres fins » affirme M. Mustapha Zebdi, le président de cette association. Pourtant, d'après celui-ci, il n’a pas été procédé à une réduction des quantités de poudre de lait habituellement importées de l’étranger. Face à cette situation, l’auteur du reportage signale que les services de contrôle « ne sont restés les bras croisés ». Ils ont, dit-il, découvert que les distributeurs détournaient cette matière à d’autres fins. Le directeur du contrôle, Wahab Harkas, affirme que ces derniers, au lieu de distribuer le lait à leurs clients habituels, le détournent « vers d’autres destinations ». Des dossiers pour des poursuites judiciaires ont, déclare-t-il, été transmis au procureur de la république. Interrogée, par ailleurs, sur la qualité du lait qu’elle achète, lorsque, par bonheur, elle arrive à s’en procurer quelque quantité, une habitante répond qu’« on a l’impression de boire de l’eau ». C’est, ajoute-t-elle, du lait de qualité médiocre « dont je me demande s’il est contrôlé ». Revenant aux services de contrôle, Hassan Semache apprend que par suite des descentes effectuées par ces derniers auprès de certaines usines de reconditionnement, il s’est avéré que les normes relatives aux quantités utilisées « n’étaient pas respectées ». Les laiteries, explique un agent de contrôle, ont tendance à tricher en utilisant moins de poudre pour reconstituer un litre de lait. Le journaliste de la chaine 3 constate en conclusion, que la crise du lait en sachet, « qui dure depuis plusieurs semaines » pénalise en premier lieu « les petites bourses » qui se voient contraintes de se rabattre sur le lait conditionné « lequel, note-t-il, coûte excessivement cher ».
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