Initialement prévu pour le 6 février passé, puis renvoyé au 20 mars, le procès des des cadres du MDS et de défenseurs des droits de l’homme vient d’être, encore une fois, renvoyé au 19 juin prochain. Sauf que, pour cette fois ci, à l’exception du jeune Nadir Dabbouz, qui à l’énoncé de son nom par le président de l’audience s’est présenté à la barre, tous les autres accusés, y compris leurs avocats, ont brillés par leur absence. Et comme d’habitude pour chaque procès de militants de partis, de défenseurs des droits de l’homme ou même d’avocats, le minuscule tribunal prend les allures de Fort Alamo. En effet, c’est sous très haute surveillance et dans un tout petit tribunal, situé en plein centre ville de Ghardaïa, complètement quadrillé par un impressionnant cordon de sécurité constituée d’une nuée de véhicules 4x4 Nissan et de dizaines de policiers déployés autour et à l’intérieur de la bâtisse, que se devait de se tenir, mardi, le procès des dirigeants du MDS et de blogueurs et défenseurs des droits de l’homme. Accusés d’ “outrage à corps constitué”, “incitation à attroupement non armé” et “ non-respect de décision administrative”, le coordonnateur national du parti, Hamid Ferhi, le porte-parole du MDS, Fethi Gherras, ainsi que Kadour Chouicha, vice-président de la Laddh, Ahmed Mansri (défenseur des droits de l’Homme), Abdelkader Kherba (blogueur) et Nadir Dabouze ont été appelés à la barre par le juge du tribunal de Ghardaïa et ont tous , à l’exception du jeune Nadir Dabbouz, brillés par leur absence . Aucun membre de leur défense, constitué d’un collectif d’avocats constitué de Maître Ahmine Noureddine, du barreau de Laghouat et militant et défenseur des droits de l’homme, Maître Abdelghani Badi, du barreau d’Alger, vice président de la LADDH, Maître Salah Abderrahmani et Maître Nabila Imedjoubène , n’a fait le déplacement à Ghardaïa . L’audience n’a pas durée plus de cinq minutes lorsque le juge, après un bref conciliabule avec Nadir Dabbouz, décide de renvoyer le procès à la date du 19 Juin prochain. Pour rappel, la genèse de cette affaire, date du 13 juillet 2016. C’est ce que nous avait déclaré, il y a un mois, Hamid Ferhi, qui rapporte « qu’alors que nous étions attablés dans un café à Ghardaïa où nous sommes allés pour apporter notre solidarité à l’avocat, Me Salah Dabouze qui devait être auditionné par le juge d’instruction. Et voilà que la police nous interpelle et saisit notre caméra, que nous ne sommes toujours pas arrivés à récupérer à ce jour, et ce malgré toutes nos tentatives avec les services de la sûreté de wilaya de Ghardaïa. » Ajoutant « et de quoi sommes nous accusés ? D’ “ outrage à corps constitué”, “incitation à attroupement non armé” et “non-respect de décision administrative”. » Il poursuit, « les pressions nous en avons l’habitude et ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elles ont commencé. D’ailleurs, vous savez que le siège central du parti, tout comme celui de Béchar est menacé de fermeture. Même cas aussi pour la demande introduite par le parti pour la tenue de son congrès fixé pour les 26 et 27 avril prochain. Demande qui reste à ce jour sans réponse de la part des autorités, alors que nous en sommes aux préparatifs pour lancer les invitations tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Sans cette autorisation, nous ne pouvons absolument pas entamer les vrais préparatifs alors que la liste des invités est pratiquement arrêtée. Mais je vais vous dire, ce n’est pas en instrumentalisant la justice qu’ils vont nous décourager ou nous user, pour le procès nous reviendrons autant de fois que nécessaire et nous n’arrêterons pas réclamer la restitution de notre camera. Ils n’ont aucun droit de nous la saisir. » Kaddour Chouiha, le vice-président de la Laddh est « outré par ce qu’il appelle « le droit de la force » utilisé par les autorités alors que dans un pays de droit c’est au contraire « la force du droit » qui doit primer . » Enfin, selon certaines sources, il semblerait que les avocats des accusés avaient introduit une demande de report du procès et que c’est d’un commun accord avec le parquet, que ce renvoi au 19 juin aurait été décidé. Ce qui, selon toute vraisemblance, justifierait l’absence de tous les accusés et leurs avocats, sauf le jeune Nadir Dabbouz, qui, lui, habite à Ghardaïa.
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