jeudi 1 mars 2018

Imposante marche des médecins résidents à Constantine

Cette mobilisation a battu le record de tous les mouvements précédents par la participation d’environ 17 000 personnes, selon les organisateurs, venues de toutes les wilayas du pays. Tout en défiant Ahmed Ouyahia, les médecins résidents refusent de baisser les bras et ont organisé pour la énième fois une importante marche nationale dans la wilaya de Constantine, sous l’égide du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Cette marche a battu le record de tous les mouvements précédents par la participation d’environ 17 000 personnes, selon les organisateurs, venues de toutes les wilayas du pays. Les protestataires ont été rejoints dans leur action par les familles des concernés et tout le corps médical des différents hôpitaux d’Algérie, pour faire comprendre au Premier ministre «qu’il n’a pas saisi l’objectif de leurs revendications». En grogne, ils ont estimé que les dernières déclarations d’Ouyahia, à l’occasion de la célébration du 21e anniversaire de son parti (RND), le 16 février à Biskra, n’ont fait que compliquer la situation. Le Premier ministre a jugé certaines de leurs revendications d'«illogiques», à savoir la suppression de l’obligation du service civil, en leur rappelant leur devoir «sacré» qu’ils devraient honorer avant de réclamer leur droit. Leur colère fut grande, toujours selon les dires de certains grévistes, quand le Premier ministre a qualifié leur grève d’anarchie : «Le train de l’anarchie doit s’arrêter, car il peut mener à des dérapages.» Lors de cette marche spectaculaire, les grévistes qui ont scandé des slogans, dont «Finalement la chèvre a pu voler… Ouyahia, nous n’avons pas peur !», «Respect, Dignité et Solidarité» et «On veut les moyens… Dites-le aux citoyens», ont aussi brandi le drapeau blanc du Camra ainsi que l’emblème national. Et de crier haut et fort leur conviction que le pouvoir cache la vérité à la population et leur protestation est loin d’être une «anarchie». «Notre dernière réunion avec les autorités concernées était infructueuse du moment que nous n’avons pas pu trouver un terrain d’entente. Aucune de nos revendications n’a été concrétisée, c’est pourquoi nous réclamons cette fois l’intervention du président de la République pour solutionner nos problèmes. Apparemment, nos requêtes dépassent les prérogatives de notre tutelle», a déclaré Meriem Hadjab, membre du Camra. Et d’expliquer : «Je pense que le Premier ministre n’a pas saisi notre revendication concernant le service civil. Nous ne refusons pas de travailler au Sud algérien, et avant qu’il parle de notre devoir, il faut revoir la politique défaillante de la santé en Algérie. En plus, les autorités doivent assurer les équipements nécessaires pour la prise en charge des malades au Sud.» Notons que les protestataires ont organisé, tôt le matin, un rassemblement au niveau du CHU Dr Lakhdar Benbadis, avant d’entamer leur longue marche, qui a duré plus de 4 heures, passant par Bab El Kantara, le Transrhumel Salah Bey et la rue Aouati Mustapha (Trik S’tif). Pour conclure, ils ont estimé que cette grève sera maintenue pour faire valoir leurs droits, mentionnés dans une plateforme de 5 points au ministère de la Santé et dont El watan détient une copie. Ils ont appelé aussi les autorités, à leur tête le Premier ministre, à dialoguer avec les résidents et trouver des solutions qui arrangent les deux parties, mais surtout qu’elles soient bénéfiques aux malades.  

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