Ils sont quelque cinq millions d’Algériens à souffrir de la pathologie du diabète, alors qu’ils ne représentaient que près d’un million, en 1993, deux millions et demi en 2017 et pourraient atteindre les dix millions, si aucune stratégie de prévention et de lutte n’est développée entre temps. Fait particulièrement inquiétant, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé (FOREM) signale que l’Algérie se situe « à presque le double » de prévalence de cette maladie constatée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par rapport au reste du monde, ce qui en fait, dit-il, un problème majeur de santé publique. Si on en croit le professeur Mustapha Khiati, il n’est pas accordé « toute l’importance voulue » à ce problème sanitaire dont il précise qu'il peut provoquer des complications cardiaques, rénales et ophtalmologiques avec, dit-il, des conséquences au niveau de la famille et du système de santé publique, prévenant que le nombre de personnes affectées risque d’augmenter de manière exponentielle. Il considère qu’il est important d’accorder à cette maladie, qui s’est, dit-il, transformée en véritable épidémie, beaucoup d’importance dans les prochaines années, en raison notamment du vieillissement de la population, dans un pays où, souligne-t-il, « le mode de consommation est toujours aussi mauvais ». Pour contenir la progression inquiétante du diabète, le professeur Khiati préconise de développer une éducation sanitaire « qui n’existe pas aujourd’hui » et parce que, souligne-t-il, c’est, d’abord, un problème de « mal bouffe », de manque d’exercice et de surpoids. Parmi les vecteurs de cette maladie, il cite la forte consommation de sucre, « dont l’Algérie est le premier importateur en Afrique ». A ce propos, il s’étonne que l’arrêté visant à en réduite l’usage par les industries agroalimentaires n’ait toujours pas été publié par le ministère du Commerce. Le président de la FOREM confirme, par ailleurs, que les dépenses nécessitées par le traitement du diabète (près de 500 millions de dollars annuellement) représentent environ un sixième des dépenses consacrés à l’importation de médicaments, d’autant, note-t-il, que rien n’est fait pour endiguer ce mal, « lequel risque de coûter plus cher encore à l’avenir ». Pour maitriser l’expansion de cette maladie, l’intervenant abonde dans le sens du lancement d’une stratégie, sous la forme d’un Plan national de prise en charge impliquant plusieurs structures, alors qu’actuellement, relève-t-il, seul le ministère de la Santé s’occupe de ce problème. Faute de prendre les mesures pour en limiter la progression, le professeur Khiati prévient qu’il n’est pas impossible que l’Algérie s’achemine irrémédiablement, vers la présence sur son sol de 10 millions de diabétiques « dans les cinq à six années à venir ».
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