mardi 6 mars 2018

Les négociations butent sur le cas des enseignants radiés

Lors de la réunion avec la ministre de l'Education nationale, le Cnapeste a contesté la condition du ministère pour la réintégration des grévistes, consistant en l’obligation de l’introduction de recours pour l’annulation de la décision de radiation confirmée par la Fonction publique. Le sort des enseignants grévistes radiés, qui n’ont pas été réintégrés après la fin de la grève, a constitué le point de blocage de la réunion d'avant-hier soir entre la ministre de l’Education nationale et des membres du bureau national du Cnapeste, et qui est restée ainsi ouverte. 436 enseignants ne sont toujours pas réintégrés, car, selon le ministère, ils n’ont pas introduit, conformément à la législation, de recours sur leur décision de radiation confirmée par la Fonction publique. «Le ministère a fourni beaucoup de facilitations pour permettre la réintégration des enseignants rapidement, mais dans le respect de la législation en vigueur», souligne Abdelouahab Guellil, chef du cabinet du ministère de l’Education nationale. Lors de la réunion, le Cnapeste a contesté la condition du ministère pour la réintégration des grévistes, consistant en l’obligation d’introduction du recours pour l’annulation de la décision de radiation confirmée par la Fonction publique. Le Cnapeste estime que «ces enseignants issus de la wilaya de Blida ont fait grève suite à l’appel du Cnapeste et doivent être réintégrés au même titre que les autres 19 000 enseignants du pays, sans condition», souligne Messaoud Boudiba, coordinateur national chargé de l’information au Cnapeste. Les deux parties ont convenu de poursuivre les pourparlers sur ce point dans le cadre de la commission mixte installée à cet effet. Le syndicat convoquera une réunion de son conseil national dans la semaine, souligne M. Boudiba, pour évaluer les résultats de la réunion avec la tutelle et décider de la suite à donner au mouvement de protestation. «La semaine dernière, le conseil national avait décidé de geler la grève et d’examiner les résultats de la réunion avec la ministre. C’est le conseil qui décidera de la suite à donner et se prononcera sur les points encore en suspens», souligne le même représentant syndical en appelant les «hauts responsables du pays à se pencher sur le cas de ces enseignants, en guise de bonne volonté de solution de la crise dans le secteur». La rencontre a permis aux deux parties d’examiner les propositions concernant les revendications soulevées par le Cnapeste et qui sont  à l'origine d’une grève de plus de 3 mois dans certaines wilayas. Il a été convenu l’installation d’un groupe de travail concernant le dossier de la promotion des enseignants. La promotion des enseignants occupant des postes en voie d’extinction est également à l’ordre du jour, ainsi que les cas soulevés au niveau local et qui sont mentionnés dans des procès-verbaux signés au niveau des directions de l’éducation. Dans son allocution d’ouverture des travaux de la réunion, la ministre a souligné : «La situation dans nos établissements, ceux concernés par la grève, n'est pas satisfaisantes (...). Le défi de rattraper les retards enregistrés, même s'ils ne sont pas importants partout où les grèves ont eu lieu, et répondre aux préoccupations des élèves et de leurs parents n'est guère facile.» La ministre a relevé qu’«il n'y a pas de vainqueur, il n'y a que des perdants, à savoir les élèves et leurs parents, et la réforme de notre école qui subit encore une atteinte à un de ses fondements, un volume d'enseignement à la mesure des exigences pédagogiques définies». Mme Benghabrit a précisé que le ministère de l'Education nationale, «en marquant tout son respect à la démarche des enseignants grévistes, qui ont cru sincèrement en la justesse de ce mouvement de grève, ne peut passer sous silence certaines dérives auxquelles nous avons assisté». «La formation palliera aux déficits enregistrés en matière d'éthique et de morale professionnelles ainsi que la connaissance des règlements et des lois régissant les relations à l'intérieur de l'institution scolaire et au sein de la République. Nous avons présentement à gérer une situation post-traumatique où chacun a besoin d'accompagnement», a conclu la ministre.  

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