jeudi 2 juillet 2015

«A-t-on décidé d’abandonner le M’zab aux forces obscures ?»

Sans réelle volonté politique de mettre un terme au chaos et de ramener au plus vite la vallée du M’zab dans le giron de la République algérienne, nous risquons d’assister à une forme de ‘’daechisation’’ de ce territoire autrefois connu pour être un havre de fraternité, de paix et de sérénité.» Le collectif des Mozabites en Europe a condamné l’aggravation de la situation à Ghardaïa, théâtre depuis 18 mois d’importants troubles.

Dans une lettre ouverte adressée à l’ensemble des autorités algériennes et à la presse, le collectif s’indigne que la vallée du M’zab vive dans la déstabilisation et l’insécurité. «Elle semble avoir été délibérément abandonnée à une poignée de criminels décidés à semer la terreur», note la lettre signée par le président dudit collectif, Abdellah Zekri.

Se disant indignés par l’incapacité des pouvoirs publics à appliquer le droit à la paix et à la sécurité et qualifiant de terrorisme les attaques contre la communauté mozabite, notamment la dernière en date avec un cocktail Molotov incendiant un véhicule sur la RN1, avec quatre personnes à son bord, le collectif des Mozabites d’Europe exige des autorités que toutes les dispositions soient prises pour traduire les criminels en justice.

La lettre du collectif souligne que «des hordes de criminels continuent de perpétrer quotidiennement des agressions de tous genres contre les citoyens, sans être inquiétées ; des agressions sont commises près des points de positionnement des forces de l’ordre sans qu’il y ait une réaction immédiate et ferme de leur part». Et d’ajouter que «la dernière attaque sauvage… n’a suscité aucune indignation, aucun message de solidarité de la part des officiels qui auraient pu, par un acte de soutien, soulager la douleur des victimes et leurs familles».

Le collectif s’interroge : «A-t-on pris la décision d’abandonner ce territoire aux forces obscures ?» «Au-delà de la réponse sécuritaire défaillante, au regard du nombre grandissant des agressions physiques, aucune autre disposition durable au profit de la cohésion sociale n’est mise en œuvre par les pouvoirs publics. Rien pour absorber la colère de la rue et absence de perspectives de la jeunesse locale. Rien pour retisser les liens entre les citoyens pour recréer les conditions du vivre- ensemble», indique le même communiqué.

Tout en affirmant qu’il n’y a plus de temps à perdre en tergiversations, vu la rapide dégradation de la situation, le collectif appelle «les pouvoirs publics à plus de détermination et de conviction dans la résolution des conflits». Et de noter : «Avec honneur et grandeur, l’Algérie a permis aux partis maliens en conflit de retrouver le chemin de la réconciliation.

De la même manière, notre pays se tourne vers la Libye pour l’accompagner dans la recherche de la paix et de la stabilité…Ce que l’Algérie a su faire pour ces pays, doit donc se faire pour la vallée du M’zab, simple wilaya à l’intérieur du territoire national.» Et d’appeler, enfin, l’ensemble des Algériens à «plus de vigilance, car chaque région d’Algérie risque d’être confrontée à la même menace terroriste».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire