Les recommandations des différents ateliers seront rendues publiques aujourd’hui par le ministère de l’Education nationale.
La révision du système d’évaluation au niveau des trois paliers de scolarité est la recommandation principale des ateliers de la conférence nationale de l’éducation. La refonte du bac et la mise en place d’un bac professionnel sont les principales recommandations de cette rencontre qui s’est poursuivie hier au palais des Nations. Des propositions émanant des participants, essentiellement des inspecteurs, des pédagogues et autres chercheurs appellent à la révision du système d’évaluation pour les trois paliers. Les recommandations des différents ateliers seront rendues publiques aujourd’hui par le ministère de l’Education nationale.
Les résultats obtenus aux examens nationaux révèlent que les matières essentielles sont «à échec», comme l’a expliqué Belaziz Mokhtar, inspecteur principal, lors de son intervention hier. «Si les notes obtenues à l’examen de la cinquième année primaire aux épreuves de maths et de langue arabe ont montré une certaine stabilité, celles de la langue française montrent que l’on n’est pas encore arrivé au niveau requis», explique le conférencier. Pour le BEM, le constat est alarmant.
L’analyse des notes proposée par le même inspecteur révèle que la moyenne nationale obtenue en maths est de 7/20. Seulement 27% des candidats au BEM ont obtenu la moyenne. «Un grand travail a été pourtant fait en matière de formation, mais les maths restent une matière à échec pour les candidats au BEM», s’alarme M. Belaziz qui rappelle que le taux de réussite en 2013 dans cette matière était de 48%. Le français est également la «bête noire» des candidats au même examen avec une moyenne nationale de 8/20 et un taux de réussite de seulement 30% lors de la dernière session du BEM. Les résultats du baccalauréat reflètent la même tendance.
Pour les élèves scientifiques 48,12% ont obtenu la moyenne en sciences naturelles. En maths, la moyenne nationale est de 7,47 sur 20. «L’étude des indicateurs révèle une disparité importante entre les wilayas», explique le même conférencier qui ajoute que pour la physique, la moyenne nationale est de 10,22 sur 20 «grâce, certainement aux efforts effectués en matière de formation lors de l’année précédente». M. Belaziz s’interroge sur les paramètres adoptés pour accorder des 19 et des 20 en éducation sportive et en musique.
En conclusion, l’inspecteur appelle à la révision du système d’évaluation qui sollicite l’effort de l’élève dans trop de matières sans montrer son efficacité. Aussi, la sonnette d’alarme est tirée concernant l’enseignement du français qui connaît un «grand déficit dans certaines wilayas». Selon le ministère de l’Education nationale, 4000 élèves ont été dispensés des épreuves de français lors des
derniers examens nationaux.
4000 élèves dispensés de français aux derniers examens nationaux
C’est un facteur d’échec pour une grande partie des élèves qui atterrissent avec de bonnes moyennes dans les filières techniques. Mais faute de maîtrise de la langue de Molière, ils se retrouvent «brisés» à l’université où l’enseignement dans ces filières est en français. Interrogé en marge des travaux, M. Belaziz a indiqué que les chefs des établissements scolaires sont interpellés pour pallier aux insuffisances en matière de suivi des matières «à difficultés».
Les cours de soutien pour lesquels des fonds importants sont alloués doivent fournir des résultats, «cela relève de la responsabilité des chefs d’établissement qui doivent également gérer les problématiques liées à la non-disponibilité des enseignants de ces matières», explique l’inspecteur. La mise en place du baccalauréat professionnel est également envisageable. C’est en tout cas la proposition des participants pour pallier au phénomène de la déperdition scolaire, notamment chez les garçons (plus de 60% des reçus au bac sont des filles).
Messeguem Medjadi, inspecteur général au ministère, a expliqué en marge des travaux que «c’est un objectif qui implique aussi les départements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l’Enseignement et de la Formation professionnels puisque l’objectif est de faire de ce baccalauréat un moyen d’aboutir à l’université pour les élèves qui ont des difficultés dans les matières de l’enseignement général en raison de la mauvaise orientation». Un atelier de réflexion sur la révision du système d’évaluation présentera également ses recommandations concernant les révisions nécessaires pour l’examen du baccalauréat.
Plusieurs propositions ont été faites concernant notamment la révision de la durée du baccalauréat à travers la réduction des matières, la répartition du temps ou alors l’organisation d’une deuxième session ou la prise en considération de la fiche d’évaluation et le rachat. Aussi, la suppression de l’examen de la fin du cycle primaire et la révision du BEM sont également attendues entre autres recommandations. Le ministère de l’Education nationale révèlera aujourd’hui les propositions des ateliers.
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