Les inspections «inopinées» effectuées depuis quelques mois par le ministre Abdelmalek Boudiaf à travers le
territoire national, livrent leurs premiers résultats.
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière a procédé à la fermeture de 20 établissements de santé privés et adressé plusieurs mises en garde et avertissements à d’autres dans la wilaya d’Alger.
Entamée il y a quelques mois, cette opération, qui est toujours en cours, a concerné 413 structures privées de la capitale dont des cabinets privés (médecins généralistes, spécialistes, chirurgiens-dentistes, centres d’hémodialyse, laboratoires d’analyses) et établissements hospitaliers publics. Le verdict rendu public hier par le département de Boudiaf pour la wilaya d’Alger est tout simplement accablant.
Au total 20 décisions de fermetures : deux établissements hospitaliers privés, un centre de procréation médicalement assistée, cinq centres de diagnostic et 12 cabinets de spécialistes.
Le ministère de la Santé a également adressé 45 mises en demeure, des avertissements et des convocations aux directeurs techniques de certaines structures de santé.
Cette décision a concerné 12 établissements hospitaliers privés, deux centres de procréation médicale, cinq centres de diagnostic, 19 cabinets de spécialistes et sept centres d’hémodialyse.
Comme autres sanctions prises par la tutelle, 10 blâmes ont été inscrits aux dossiers de 10 cabinets de spécialistes. Le ministère de la Santé n’a toutefois pas donné l’identité des structures de santé privées concernées par ces différentes sanctions.
Outres ces établissements privés de santé qui ont, pour la majorité, reçu des visites de jour comme de nuit, d’autres structures ayant un rapport avec la santé ne sont pas en reste.
C’est ainsi que, selon les mêmes résultats livrés hier par le ministère de la Santé, sur 122 officines pharmaceutiques inspectées, 98 avertissements ont été donnés pour «absence irrégulière du pharmacien titulaire d’officine» ; les mis en cause ont tous été convoqués par le département de Boudiaf.
Il n’est pas sans savoir qu’une forme d’anarchie touche les officines. Nombre d’entre elles ont été ouvertes ces dernières années sans consultation préalable du conseil de l’Ordre des pharmaciens et exercent illégalement la profession.
D’où d’ailleurs ces infractions également relevées par le ministère de la Santé. Il est fait état notamment de l’extension des activités sans autorisation et la transformation des structures sans respecter les normes.
En plus des cas d’absentéisme des pharmaciens, on cite notamment des remplacements sans autorisation, la non-déclaration du personnel et l’emploi de praticiens médicaux sans autorisation.
Les inspections ont donc concerné toutes les structures de santé ayant pour activité les soins et le diagnostic. Et l’objectif du ministre de la Santé suite à ces inspections est d’instaurer le principe de la consécration, de l’évaluation et du contrôle.
Et les premiers enseignements interpellent désormais sur l’urgence d’actualiser le corpus règlementaire régissant le secteur privé de la santé, notamment le cahier des charges ainsi que l’indispensable mise en place d’organes de contrôle.
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