Les retombées de l’affaire de la résidence présidentielle de Zéralda ne semblent pas finies. Après le limogeage de hauts responsables de la sécurité présidentielle, le tour est venu à la centaine de familles résidant à proximité d’être délogées.
Dans la matinée d’hier, quelque 106 familles ont été obligées de quitter leurs maisons, pourtant bâties en dur, sans motif valable, sauf les mesures de sécurité citées officieusement par quelques responsables présents lors de cette opération. Les 106 familles concernées par cette opération ont été recasées dans la cité des 2160 logements Sidi M’hamed de Birtouta. Cette opération de relogement, dont la décision est venue «d’en haut», ne s’est pas déroulée sans incident. «Entamée dans la précipitation, seules une soixantaine de familles ont été listées, explique un des habitants délogés.
Pis encore, certains, qui figuraient sur la liste — c’est mon cas — ont été surpris par les propos d’un représentant de l’APC de Zéralda, qui nous a demandé de patienter le temps de mener une enquête et vérifier cette liste. Depuis ce matin, ma maison est démolie et ma famille est à la rue.» Ne pouvant tolérer cette omission et subissant ce qu’ils qualifient d’«injustice», une quarantaine de chefs des familles oubliées de la liste des bénéficiaires ont affronté les éléments de la Gendarmerie nationale, qui ont fait appel à la brigade antiémeute.
Il y aurait même, selon les quelques habitants, des blessés dans les rangs des protestataires. Il a fallu que le wali délégué et le chef de la brigade de gendarmerie de Zéralda interviennent pour que les esprits se calment. Une commission d’urgence s’est réunie pour établir une deuxième liste comprenant les familles restantes. Jusqu’en fin d’après-midi, les travaux de démolition se poursuivaient, mais aucune nouvelle liste n’était encore dévoilée.
Panique à Moretti et Club des Pins
A quelques pas d’Azur-Plage, site ciblé par cette opération de relogement, les habitants des villages de Moretti et Club des Pins ont été pris de panique. «Notre emplacement pourrait gêner les responsables qui passent par là, s’emporte un résident au domaine Mellal, à Club des Pins. Ils sont indifférents à nos souffrances et aux immondices qui jonchent l’unique chemin menant vers leurs luxueuses demeures.
Comme nous ne sommes pas considérés comme des citoyens à part entière, nous n’avons aucune information officielle sur notre éventuel relogement, que des rumeurs.» La même situation est à déplorer chez leurs voisins de Moretti : «Sommes-nous devenus un danger pour la prospérité de nos responsables ?
Devons-nous disparaître des parages pour que les hautes autorités de ce pays puissent avoir la paix ?» se demande un sexagénaire, gérant d’une épicerie à Moretti. Une chose est sûre : ces citoyens promettent de ne pas se laisser faire et envisagent de bloquer la route s’ils n’obtiennent pas leurs droits ou s’ils sont délogés de la même manière que les 106 familles d’Azur-Plage, dans la commune de Zéralda.
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