samedi 8 août 2015

200 migrants portés disparus en méditerranée

Cimetière des migrants, la Méditerranée a de nouveau été le théâtre d’un drame humanitaire.
Mercredi, 200 migrants ont péri lors du naufrage de leur embarcation surchargée, parmi eux des enfants et des femmes originaires essentiellement de Syrie et d’Erythrée. Embarqués à bord d’un bateau de pêche, certains candidats à l'émigration ont été secourus par un bateau de la marine irlandaise, Lé Niamh, mais 200 autres sont portés disparus.

Parti vraisemblablement de la ville libyenne de Zouara, le bateau surchargé a pris l’eau puis a chaviré. Un navire irlandais est arrivé quelques heures après pour sauver près de 400 naufragés. S'ensuivit alors une opération délicate à laquelle ont participé sept bateaux. Ainsi, la Méditerranée ne cesse d’avaler des migrants fuyant la guerre, la misère et les conflits meurtriers qui rongent les pays du Sud. Un phénomène qui prend une ampleur tragique.

Un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations fait état d’une hausse inquiétante des victimes en mer. Depuis le début de l’année, plus de 2000 migrants sont morts en Méditerranée. L’année 2014 s’est achevée sur le bilan macabre de 3279 morts. Il faut dire qu’autour de ces tragiques traversées s’est développée une industrie macabre des passeurs qui envoient des dizaines de migrants à la mort certaine.

La police italienne a annoncé, hier, avoir arrêté à Palerme cinq des survivants du naufrage — deux Algériens, deux Libyens et un Tunisien âgés de 21 à 24 ans — soupçonnés d'être des passeurs. Selon des témoignages recueillis auprès des quelque 360 autres survivants arrivés jeudi à Palerme (Sicile), l'un était le pilote du bateau chaviré, deux autres l'assistaient, tandis que les deux derniers étaient chargés d'empêcher les passagers de bouger. Ceux-ci ont en particulier fait usage de couteaux et de bâtons pendant le voyage pour empêcher les passagers de la soute — essentiellement d'origine africaine — de gagner le pont.

Selon les témoignages recueillis par la police, cités par l’AFP, les cinq hommes avaient embarqué quelque 650 personnes ayant payé chacune 1200 à 1800 dollars (1100 à 1650 euros) pour aller en Europe. Pour disposer d'un gilet de sauvetage, il fallait verser un supplément de 35 à 70 dinars libyens (23 à 46 euros).

Les passeurs ont assuré aux passagers du pont que les Africains devaient «supporter de rester enfermés pendant trois jours dans la cale, étant donné qu'ils avaient payé moitié moins cher que les autres pour leur traversée», a affirmé la police palermitaine dans son communiqué. Les témoignages font également état de différences de traitement en fonction de l'origine des migrants : les Africains n'obéissant pas aux ordres ont été «marqués au couteau au niveau de la tête», tandis que les Arabes étaient frappés avec des ceintures...

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