jeudi 6 août 2015

El Hadjar en proie au marasme

En proie à d’interminables conflits sociaux, le complexe sidérurgique d’El Hadjar peine à renouer avec l’essor qui était sien par le passé.
Malgré un changement ayant permis au complexe de revenir dans le giron de l’Etat après une gestion catastrophique du principal actionnaire, ArcelorMittal, les choses ne semblent pas en voie de s’améliorer pour autant, afin de permettre à ce fleuron de l’industrie sidérurgique algérienne de récupérer ses parts de marché grignotées en grande partie par les importations. Malgré près d’un milliard de dollars investis et les promesses du gouvernement de redonner au complexe ses lettres de noblesse et de l’extirper définitivement du marasme dans lequel il s’est enfoncé depuis des années, cela semble aller toujours dans le mauvais sens.

Ainsi, le nouveau conflit des travailleurs de l’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes (Ampta), ayant provoqué la paralysie totale des unités et des filières du site industriel, remet le complexe sous les feux des projecteurs, encore une fois pour de mauvaises raisons. Alors qu’il y a quelques mois le ministre de l’Industrie et des Mines avait rappelé – en réponse aux accusations de «privatisation» qui le ciblaient de la part de Louisa Hanoune – que «l’Etat a consacré un milliard de dollars pour moderniser El Hadjar, que des gens ont pris en otage au point de fermer le haut fourneau», la sérénité ne semble pas près de s’installer au sein de l’entreprise pour laisser place à la relance de la production qui est tombée à moins de 300 000 tonnes, alors que le plan de développement et d’investissement engagé par ArcelorMittal Algérie prévoit de parvenir à produire 2,2 millions de tonnes d’acier liquide en 2017.

La mobilisation d’un milliard de dollars consacré à la réhabilitation et la modernisation des chaînes de production devait se faire à travers deux crédits de 600 millions et 355 millions de dollars, en vue, notamment, de réaliser une opération de rénovation du haut fourneau et améliorer le produit des mines d’El Ouenza et Boukhadra. Malgré cet effort de la part de l’Etat, le complexe d’El Hadjar, qui emploie 6000 travailleurs, est toujours – comme il l’a été depuis des années – en proie à une instabilité et des grèves cycliques.

Celles-ci s’étaient aggravées avec l’acquisition de l’entreprise en 2001 par le géant mondial de l’acier, l’indien Mittal qui, au lieu de valoriser les atouts de l’entreprise, a fini par l’entraîner dans un interminable cycle de chutes de production et de pertes financières. Face au désastre constaté, le conseil des participations de l’Etat (CPE) a avalisé, en novembre 2013, la décision de rachat de la majorité des parts (51/49%) de l’entreprise ArcelorMittal, en confiant la gestion à la société publique Sider et en promettant que les hauts fourneaux ne seront plus à l’arrêt. Deux ans après ce rachat et les sommes colossales engagées pour la réhabilitation de l’outil de production, le résultat est plus que mitigé et les avancées peu notables, puisque le complexe continue à vivre au rythme des mêmes difficultés.
 

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