mardi 11 août 2015

Les protestataires du FLN saisissent le Conseil d’Etat

Les contestataires du FLN ne baissent pas les bras. Déboutés une première fois par la justice et découragés par le soutien du président Bouteflika à Amar Saadani, ils tentent une ultime action pour reprendre les commandes de l’ex-parti unique. En effet, la direction unifiée du FLN, conduite par Abderrahmane Belayat, a introduit, dimanche dernier, une plainte auprès du Conseil d’Etat pour invalider le 10e congrès. Près de deux mois après ces assises, les protestataires affirment avoir réuni un nombre important de manquements aux textes du parti. Dans un communiqué rendu public, la direction unifiée annonce que le dépôt de plainte a été effectué, dimanche 9 août, par l’avocat Mohamedi Khodja et l’ancien député Mohamed Yerfaâ. «Le dossier est considéré par les juristes comme étant acceptable dans le fond et dans la forme. Un huissier de justice va informer, dans les heures qui viennent, les parties adverses, en l’occurrence la direction actuelle du FLN et le ministère de l’Intérieur», lit-on dans ce communiqué, estimant «que le dossier est solide». Pour sa constitution, explique Kassa Aïssi, membre de cette direction unifiée, «il a été procédé à une compilation des manquements aux textes du parti avant, durant et après le congrès». «Nous avons remarqué que deux mois après ce qui est appelé un congrès, aucune liste du bureau politique n’est rendue publique. De même pour les procès-verbaux d’installation des différentes instances», explique-t-il. Un travail de recherche, ajoute-t-il, a été également accompli, confirmant «que la participation à ce pseudo-congrès est entachée d’irrégularités». «Nous avons remarqué la présence de nombreux militants encore actifs dans d’autres formations politiques à ce congrès. En fait, toute l’opération de préparation et d’organisation du congrès est entachée d’irrégularités. Les nouvelles mouhafadhas ont été aussi représentées par des individus qui n’ont pas été élus par leurs pairs au niveau de la base. Il y a aussi cette anecdotique acceptation de ministres, sans aucun passé militant, au sein du comité central. La nouvelle ministre des TIC, par exemple, est venue au congrès en tant qu’invitée et elle s’est retrouvée membre du comité central. Elle vient juste de se faire délivrer sa carte de militante au niveau de la mouhafadha de Sidi Bel Abbès», ajoute-t-il. «Le 8e congrès invalidé pour moins que cela» Les membres de la direction unifiée du FLN comptent, selon notre interlocuteur, sur la neutralité de la justice et son sens de la responsabilité pour traiter cette affaire. «C’est à la justice de prendre ses responsabilités devant ces irrégularités. Pour des manquements moins graves que ceux d’aujourd’hui, le 8e congrès organisé par Ali Benflis avait été invalidé en 2005. Il n’y a aucune raison pour que le 10e ne connaisse pas le même sort», lance-t-il. Dans le cas contraire, indique-t-il, l’affaire deviendra politique. «S’il n’y a pas invalidation de ces assises, c’est que Saadani est mandaté et soutenu par ses sponsors pour discréditer et ensuite enterrer le FLN», a-il-dit. 

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