Un mouvement inopiné en réaction au black-out affiché par cette direction sur la question des résultats du concours, «entachés d’irrégularités». Les protestataires réclament l’affichage de la liste de classement au concours jusqu’au dernier candidat, avec toute la transparence voulue, c’est-à-dire avec les notations selon le barème, comme l’année précédente. C’est le seul moyen de détecter les candidats qui ont bénéficié de faveurs sans avoir les compétences requises. Selon des citoyens qui nous ont contactés, outrés par cette nouvelle affaire de passe-droit dans le secteur de l’éducation, «le concours tel qu’il a été mené, avec la complicité des directions de l’éducation et de la Fonction publique, est une opération de distributions de privilèges aux mêmes fils, filles, frères ou sœurs des responsables et des élus locaux». Qu’en est-il ? A la direction de l’éducation d’El Tarf, on n’a pas daigné répondre aux candidats pour cause de «personnel en congé». Mais sur les lieux, le chef du service formation et des examens est aux prises avec les protestataires ; il promet d’aller chercher la liste exigée à la Fonction publique si on lui en laisse le temps. Du temps, il en a eu suffisamment, lui fait-on remarquer, depuis le 22 juillet, date de la remise des listes par la Fonction publique. «Vous pouvez formuler vos recours à mon retour», dit-il encore aux candidats. «Mais le délai expire jeudi, lui rétorque-t-on, comment allez-vous faire ?» Manifestement, le fonctionnaire est prêt à tout pour se dégager, car nous avons appris que la réglementation ne permet pas les recours après l’affichage définitif. Il aurait dû y avoir un affichage préalable dès la fin des épreuves, ce qui n’a pas eu lieu car, disent encore les candidats, «le coup était préparé». A notre question de savoir pourquoi on n’a pas procédé comme l’année dernière, le responsable nous a répondu que ce sont les instructions d’une circulaire du ministère. Les candidats nous citent des cas de lauréats proches de personnalités locales, dont «une, par erreur, aurait même obtenu deux postes, l’un au lycée et l’autre dans un CEM»... Ils ont relevé encore que certains de leurs camarades, pas très portés sur les études, ont réussi, Dieu seul sait comment. Des erreurs dans le calcul des notations sont également suspectées. Pour les protestataires, la direction de l’éducation refuse de publier la liste car les irrégularités supposées vont se confirmer. Le directeur de la Fonction publique d’El Tarf, contacté au téléphone, dont l’administration est suspectée d’avoir étroitement collaboré avec celle de l’éducation pour «faire passer son quota», comme l’affirment les protestataires, s’est limité à déclarer que la liste affichée est réglementaire, ajoutant un commentaire déplacé et arrogant : «Celui qui ne me fait pas confiance ne vient pas passer les examens chez moi.» C’est tout simplement ne pas reconnaître un droit élémentaire à des citoyens, c’est l’image que donne la Fonction publique à El Tarf.
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